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Vu de Jérusalem

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16 octobre 2009

Adam, de Nature à Culture

Voilà l'année commence, et avec elle le cycle de lecture de la Torah qui s'ouvre sur la Genèse et la création de l'homme .

Que dit le discours scientifique des origines de l'homme?

Je reprend ici le fil de ma "Façon de voir" - une ébauche de philosophie de la création - déclinée dans deux posts précédents : Un Créateur non-existant et Emergence créatrice.

Nous avons commencé par affirmer le fait d'une création du monde, et d'une "non-existence" du créateur, au sens où il ne fait pas partie du monde créé. "Il est le lieu du monde, mais le monde n'est pas son lieu" (Mishna, Pirke Avot).
Puis nous avons interprété le processus de création comme processus d'émergence: de façon réitérée, une petite partie des éléments d'un système s'unissent pour former des éléments spécialisés au sein d'un système d'ordre de complexité supérieure qui s'en constitue. Du radicalement nouveau apparaît; "le tout est le plus que la somme des parties".
Guidant cette émergence, nous avons repéré un principe d'élection novatrice, à la fois unifiant et différentiateur. Ou en termes traditionnels: Le Créateur (émergence), Dieu personnel (élection), Dieu d'amour (unification) et de justice (différenciation) et principe d'Alliance.
Suivant les diverses étapes de l'émergence créatrice, nous sommes arrivés à la conclusion qu'elle pointe irrésistiblement vers la création de l'humanité fédérée, à la fois unifiée et riche de la diversité de ses peuples et cultures. Maintenant nous allons examiner de plus près comment se produit cette émergence de l'humanité.

Vers sapiens

La paléoanthropologie décrit l'apparition en Afrique tropicale de plusieurs espèces d'hominidés, tels que lesPrimate_skull_series australopithèques, à partir d'un ancêtre commun avec les primates, il y a environ dix millions d'années. Puis il y a deux millions et demi d'années apparaissent les premiers Homo: Homo habilis, puis Homo erectus. Le premier fossile d'Homo sapiens, trouvé en Ethiopie, est daté de deux cent mille ans.

Il n'est pas difficile de repérer dans cette série une évolution temporelle nettement orientée: chaque étape se caractérise par l'augmentation progressive de la taille du cerveau, la marche plus nettement bipède et l'utilisation d'outils de plus en plus sophistiqués.
Cette orientation claire dans le sens d'une encéphalisation croissante avait amené un Teilhard de Chardin à des conclusions dont je me sens proche (simplement je lis "messianique" là où il écrit "christique"...)

Nous aurions tort de ne voir dans l'augmentation de la capacité de la boîte crânienne qu'une donnée quantitative. Il ne faut pas perdre de vue que le tissu cérébral se caractérise plus que tout autre par une structure systémique "en gigogne" productrice de propriétés émergentes. Un réseau de neurones acquiert des capacités de calcul ou de reconnaissance de formes qui ne sont pas présentes au niveau des simples neurones individuels. Des réseaux se regroupent en réseaux d'ordre supérieur; ils sont structurés en noyaux intereliés et en couches superposées qui intègrent l'activité des couches inférieures et modifient leur activité en boucles auto-régulées complexes. Finalement c'est tout l'encéphale qui intègre l'ensemble de ses sous-systèmes en une seule unité.
EvolutionOfManLe cerveau est par sa structure propre la meilleure illustration de la systémique.

Le risque d'une involution ne peut toutefois être écarté...

L'augmentation du volume cérébral ne fait que traduire une complexification croissante accompagnée de propriétés émergentes inédites: production d'outils, art, langage, conscience...

Là encore nous voyons à l'oeuvre les mêmes grands principes que nous avions repéré dans toute la création: apparition de niveaux de complexité croissante dans le sens de la flèche du temps, réduction du nombre des élus, jusqu'à une seule espèce sapiens; augmentation des degrés de liberté par rapport à l'environnement; et un autre principe que nous n'avons pas mentionné précédemment, mais tout aussi général: "l'accélération de l'histoire" si l'on peut dire, chaque buisson_humainétape de complexification étant plus courte que la précédente de façon exponentielle.

Le buissonnement humain


La Nature ou l'outil ?

Mais comment s'est faite cette évolution africaine des hominidés vers le genre Homo, puis sa sortie d'Afrique qui a permis sa conquête de toute la planète?

Selon l' "East side story" d'Yves Coppens, l'ouverture de la vallée du Rift il y a dix millions d'années sépare les préhominidés en deux populations qui évoluent en primates à l'ouest et hominidés dans la savane à l'est, en isolat génétique. Par adaptation à un réchauffement climatique, Homo mange plus de viande, son cerveau devient plus gros, la savane favorise la posture verticale et la spécialisation de la main.

Mais cette thèse qui fait part belle au déterminisme environnemental a été infirmée depuis la découverte de fossiles à l’ouest du Rif, dans la forêt tropicale. C'est là qu'ont été trouvés les plus anciens fossiles d'hominidés, vieux de 6-7 millions années.
La suprématie incontestée d’Homo habilis dans le nouvel environnement qu’il s’est donné explique que la plupart des fossiles ait été trouvée dans l’Est africain. Ceux de l’Ouest seront nécessairement moins nombreux, témoignant des débuts discrets, au sein de la forêt primitive, de l’évolution d’un petit groupe d’hominidés.

Si ce n’est pas le passage de la forêt à la savane qui est la cause évolutive, Comment l'expliquer?

Il faut envisager une autre explication. Or, sur les ruines de la théorie d'Yves Coppens rien n'a vraiment poussé depuis.

Je pense que l’outil lui-même peut être cette cause : Les grands singes utilisent à l’occasion des pierres ou brindilles comme outils. Nous pouvons imaginer qu’un groupe d’hominidés particulièrement doués outilsSilexdans l’utilisation d’outils et relativement isolés ait joui d’un avantage évolutif décisif qui a poussé leur évolution dans le sens d’une spécialisation de plus en plus poussée. L’utilisation d’outils de plus en plus fréquente par les membres antérieurs aurait conduit progressivement à la locomotion bipède, les mains étant occupées, et l’habitat dans les arbres serait alors devenu difficile. Les outils, alors, auraient aussi fourni la protection nécessaire pour remplacer celle des arbres, désormais perdue dans la vie au sol : ils se sont révélés des armes efficaces contre les fauves et la protection des arbres s’est faite inutile et même nuisible, puisqu’il faut abandonner l’outil pour pouvoir retourner dans les arbres.
L'outil de pierre est également un substitut de dents carnassières. Il permet à un être à la frêle constitution de frugivore de tuer et dépecer de gros animaux. L'outil peut donc aussi expliquer le passage à un régime omnivore à dominance carnée chez les préhumains. 
La fabrication d’un abri ou d’un enclos de branches et de feuilles est une autre forme d’outil, un substitut d’arbre, projection de la peau de l’homme plutôt que de sa main, qui traduit physiquement la création par l’homme d’un nouvel environnement.
La descente de l’arbre permise par l’outil, déjà au cœur de la forêt, s'avère irréversible : la spécialisation du corps provoquée par la production et l’utilisation d’outils est incompatible avec la vie dans les arbres. C’est ce qui donne au personnage de Tarzan sa valeur mythique. Mais lorsque Tarzan, l’homme civilisé qui retourne à la forêt, réintègre la forêt des origines, il retourne dans les arbres, comme les chimpanzés, comme si il n’y avait pas d’autre solution. C’est la possibilité de la vie sur le sol de la forêt, illustrée par la civilisation pygmée, qu’avaient éliminé d’un même élan Tarzan et le mythe scientifique du passage à la Savane.tarzan2 

L’outil ouvre un accès définitif et permanent à un tout autre environnement, une autre niche évolutive, et ce en un même lieu géographique : le sol de la forêt.
Cette niche est plus culturelle déjà qu'écologique au sens habituel. Elle permet cependant de produire l'isolat nécessaire à l'apparition d'une espèce biologique nouvelle comme l'exige la génétique des populations.

Le réchauffement climatique peut avoir ensuite révélé et renforcé une "exaptation" (adaptation préalable, qui s'avère utile dans un nouveau contexte), l'utilisation d'outils, selon un processus maintes fois illustré dans la version moderne de la théorie de l'évolution.
Le passage à la savane, vers l’espace ouvert et ses nouveaux horizons, ne serait pas la cause, mais bien la conséquence de l’évolution biologico-technique entamée dans la forêt.

S'il ne l'a pas fait évoluer, par contre il est très plausible que le climat extrêmement sec ait poussé l'homme moderne hors d'Afrique.

Ce ne serait donc pas la Nature, selon le schéma environnemental, qui serait la Mère de l’Homme, mais l’Outil, la Technique et la Civilisation. Il s'agit d’une réelle révolution de nos conceptions, qui voyait l’homme semblables aux autres animaux en ce que son espèce serait apparue par la sélection et l’évolution produites par adaptation à un milieu nouveau. La théorie classique de l’évolution provoquée par le réchauffement du climat et l’isolement par la fracture syro-africaine répond au besoin de respecter un déterminisme scientifique darwinien simpliste : climatologie et géologie orientent l’évolution biologique. Il nous faut admettre que le cas de l’homme est différent, et que sa capacité à transformer son environnement, à échapper au dictat de la nature, est la cause même de son évolution biologique : la station debout, la main au pouce opposable, le développement du cortex sont le produit de l’outil, comme l’outil est leur produit, en une boucle rétroactive co-évolutive qui voit le corps de l’homme et son comportement culturel, technico-social, progresser conjointement.
Mais les moutures les plus récentes de la théorie de l'évolution reconnaissent que tout organisme modifie le milieu qui l'entoure et qui lui est de toute façon relatif; une boucle rétroactive s'installe entre organisme et environnement, il n'y a plus de place dans la théorie pour un simple déterminisme, une forme de liberté dynamique apparaît, qui croît un peu plus à chaque palier.
L'homme se fait lui-même. En un difficile combat contre et pour lui-même. Là est sa liberté.


Le cas du langage s'inscrit dans ce nouveau paradigme: son développement  est probablement lié a celui des outils. Dans les deux cas il s'agit de “se servir de”; une distance s'installe entre le sujet et la nature, produite par un intermédiaire : l'outil, le symbole.
Le langage permet la formation de groupes sociaux plus importants et mieux structurés, lesquels poussent l'évolution du langage vers plus de complexité. Là encore nous voyons apparaître une boucle de rétroaction positive entre langage et social. La science moderne ne fonctionne pas autrement: une nouvelle découverte permet d'élaborer de nouveaux outils expérimentaux, lesquels conduisent à de nouvelles découvertes, et ainsi de suite...

Les fouilles menées en Israël ont mis à jour un phénomène remarquable: les deux Homos sapiens et neandertalensis y ont produit les mêmes outils. Cela veut dire que tout en étant différents morphologiquement, ils ont partagé la même culture.
Quel beau premier signe de l'indépendance de l'esprit vis-à-vis de son support matériel!

Dans le cas des êtres humains, il nous faut considérer qu'ils forment un nouveau niveau de complexité, le niveau culturel, qui soustrait le niveau biologique sous-jascent à la pression de sélection.
C'est un phénomène général: les cellules d'un organisme ne sont pas en compétition entre elles. Au contraire, elles coopèrent et sont protégées de l'environnement par l'homéostasie du milieu intérieur. L'igloo des Esquimaux et les fourrures dont ils se revêtent les soustraient largement à la sélection environnementale, même dans les conditions extrêmes dans lesquelles ils vivent. C'est par contre la qualité de la construction de leurs igloos et de la confection de leurs habits qui est sélectionnée.
Avec l'homme la création est passée au niveau culturel, l'invention du nouveau et sa sélection selon la Loi de Vie sont désormais culturels et sociaux. La compétition est désormais entre sociétés, économique et militaire. C'est ce qu'on appelle l'Histoire.
De ce point de vue, l'erreur de l'East side story n'est pas une simple inexactitude, mais une véritable faute épistémologique.

Des travaux assez récents d'évolutionnistes qui s'intéressent à l'organisation sociale ont montré que l'avantage procuré par la cohésion sociale favorise l'émergence de comportements altruistes et la protection des faibles. En effet, un groupe d'individus bien coordonnés seront plus efficaces qu'une horde de brutes beaucoup plus puissantes individuellement, mais aux efforts dispersés.
Une évolution éthique apparaît ainsi, indissociable de l'évolution culturelle et sociale.


C'est un de ces groupes d'hommes modernes, solidaire et bien organisé, plus audacieux que d'autres, qui a franchi en premier le Rubicon de la sortie d'Afrique.
La Terre d'Israël l'a accueilli à sa sortie, lui ouvrant le monde. Le voyage de cet oleh préhistorique vers la liberté ne faisait que commencer...

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15 octobre 2009

Sorties d'Afrique, Sortie d'Egypte

Il y a encore quelques années, deux théories se disputaient l'explication des origines de l'homme moderne : la théorie de la sortie d’Afrique disant que sapiens est apparu en Afrique et en est sorti il y a environ cent mille ans pour se disperser dans le monde entier, la théorie multirégionale affirmant qu'il s’est développé dans différentes régions du globe de façon séparée, mais en parallèle, à partir d’Homo erectus, lui-même sorti d’Afrique deux millions d'années plus tôt. Entre-temps il aurait pu s'hybrider avec l'homme de Néanderthal.

Origines régionales ou Out of Africa ?

sortieErectusAfriqueFace à l'accumulation des données fossiles et génétiques, l'hypothèse multirégionale de l'apparition de l'homme s'est retirée devant celle nommée "Out of Africa". La plupart des anthropologues sont maintenant d'accord pour dire que notre espèce, Homo sapiens, tout comme son aînée erectus, sont sortis d'Afrique. Cela signifie que nous appartenons tous à une seule et unique espèce, partageons les mêmes ancêtres. Voilà qui rend plus difficile de fonder scientifiquement le racisme. Surtout quand ils s'avèrent africains, et probablement noirs de surcroit!
L'analyse récente d'ADN fossile a montré que Néanderthal est par contre une espèce distincte de l'homme moderne et confirme la théorie de sa sortie d'Afrique.

Mais par où est-il passé?

Pour ce qui est de la sortie la plus ancienne, celle d'habilis, tout le monde est d'accord pour dire qu'elle est passée par le Sinaï.
En effet, c'est en Israël, la première terre que l'homme découvre après la traversée du pont Sinaï-Neguev,Out_of_Africa que nous trouvons les plus anciens fossiles hors d'Afrique: une des dernières découvertes est celle du prof. Tshernov, paléontologue de l'université hébraïque, qui a trouvé des outils d'Homo habilis datant de deux millions d'années dans la vallée de Jourdain, près du kibbutz Gesher. C'est le premier signe de sortie d'Afrique, un demi-million d'années avant celle de l'homme du site de Tel Obeida, trouvé à quelques kilomètres, un million d'années avant son arrivée en Europe.

Mais qu'elle route sapiens a-t-il suivi? Là encore deux hypothèses ont été proposées, celles de deux routes possibles: du littoral ou du Nord. La route du Sud suppose de traverser la Mer Rouge et ses récifs au détroit du Bab El Mandeb entre Djibouti et Yémen; la route du Nord suppose d'affronter le désert du Sinaï, mais à sec en contournant la mer. Dans les deux cas il faut traverser une barrière naturelle difficilement franchissable.
La découverte d'un campement d'Homo sapiens archaïques vieux de 125000 ans sur les côtes de l'Erythrée, au bord de la Mer Rouge, avait suggéré la route littorale.
Mais voilà, tout comme son prédécesseur, l'Homo sapiens moderne le plus ancien trouvé hors d'Afrique, - 100 000 ans, a lui aussi été exhumé en Israël, à Qafzeh entres autres, près de Nazareth.
qafzeh9rsideFinalement les fossiles ont tranché: ceux de la côte arabe se sont révélés plus récents que ceux de la vallée du Jourdain, de Galilée et du Carmel. On pense qu'ils seraient les témoins d'une troisième sortie d'Afrique que des marqueurs génétiques relieraient aux populations de l'Asie du Sud-Est et d'Australie.
Sapiens a donc bien suivi les mêmes voies qu'habilis lors de sa sortie d'Afrique. Les plus anciens crânes sapiens retrouvés en Ethiopie (130.000 av. J.-C.) ont encore des traits archaïques, puis sapiens moderne est découvert en Israël (100.000 av. J.-C.), Australie (40.000 av. J.-C.), et finalement Europe de l'Ouest (35.000 av. J.-C.).

L'homme moderne, un "Israélien"?

Et oui, la question se pose. Selon des équipes de chercheurs franco-israéliennes, il n'est pas impossible que l'homme vraiment moderne soit en fait né au Proche-Orient, c'est-à-dire en Israël (voir cette étude du CNRS de Jérusalem), et non en Afrique. 

Le crâne de Qafzeh - photo par David Brill

Une même structure se répète lors de ces sorties : un groupe humain s'aventure hors de la matrice africaineRedSea protectrice, arrosée par les Grands Lacs et le Nil, passe courageusement le goulot étroit et périlleux du désert (alors peut-être plus humide) ou de la Mer Rouge, avant de voir s'ouvrir devant lui de nouvelles étendues fertiles. C'est bien la structure d'un accouchement.

C'est ainsi que je voudrais inscrire la dernière Sortie d'Egypte, celle des Hébreux menés par Moïse et son ouverture des eaux, dans la longue série préhistorique qui lui donne tout son poids: celle de la création d'une nouvelle humanité. Qu'a-t-elle de nouveau cette humanité; en quoi les Enfants d'Israël seraient-ils un nouvel Homo hebraicus, aboutissement de l'évolution du sapiens sorti de l'africaine Egypte ? C'est à cette question difficile et périlleuse que j'espère répondre dans les prochains posts de cette série...

27 septembre 2009

Pardon pour le CO2

9 tishri 5770

Yom Kippour est un phénomène israélien incroyable. TOUT s'arrête pendant 25 heures. Même à Tel-Aviv l'impie!

Pourquoi respecter si strictement ce jour quand on est un laïque "athée" qui ne respecte pas le shabbath et va manger des fruits de mer le lendemain? Tout le monde ne jeûne pas vraiment, mais personne ne monterait dans sa voiture profiter d'une journée sans embouteillage. Où est la logique?

Au début, pendant mes premières années en Israël, cela m'agaçait plutôt, et j'attribuais ce comportement à une espèce de superstition: on fait kippour et on est automatiquement pardonné pour l'irréligieuse année passée, tant pis si on recommence joyeusement l'année prochaine!

Gottlieb_Jews_Praying_in_the_Synagogue_on_Yom_KippurAujourd'hui je vois les choses différemment, avec plus de tendresse: demander pardon à Dieu malgré tout, un jour par an, c'est tout de même lui dire: on ne T'a pas oublié, malgré les apparences on ne s'est pas détourné de Toi tout à fait, c'est la vie moderne, ces pratiques que nous ne comprenons plus très bien, mais Toi, tu ne nous en voudras pas...

Yom Kippour à la synagogue

Pour les fautes de l'homme envers son prochain, chacun a essayé de réparer les torts causés à ses proches et amis et leur demande pardon; pour les fautes envers Dieu, rituel gardé contre rituels délaissés: je jeûne pour toutes les nourritures non-casher englouties, je laisse la voiture au garage pour tous les shabbats au volant...

Même si c'est un non-sens du point de vue strictement halakhique - transgresser kippour n'est pas plus grave que transgresser un shabbath -  les israéliens les plus laïques révèlent en ce jour qu'ils ne sont pas prêts à tout lâcher, que bien peu parmi eux sont de vrais athées.

Il y a bien une petite minorité d'athées purs et durs, alors pourquoi elle-même ne se manifeste-t-elle pas? L'explication est simple, il y a effet de masse: dès l'approche du coucher du soleil ce soir, les  chaussées vides seront tombées aux mains d'un nouvel occupant et seront désormais un territoire imprenable pour tous les bolides assourdissants qui en font habituellement un champ de mines pour bipèdes: 

piétons en familles élargies reconstituées pour la fête qui jouissent vraiment de leur conquête d'un nouvel YEkippurespace, et surtout hordes d'enfants montés sur toutes sortes de roues et roulettes...

Le Jour du Pardon, est devenu "Jour du vélo" pour les enfants d'Israël.

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Bicyclettes, patins et skateboards sont les rois d'un jour...

VelosKippur

C'est vraiment un phénomène! Mais cette année je vois un sens nouveau dans ce kippour à l'israélienne: un seul pays au monde fait grève de pollution due aux moyens de transport pendant toute une journée, et crie:

Pardon pour le dioxyde de carbone que nous rejetons chaque jour involontairement!

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Pour le pétrole brûlé inconsidérément!

Pour l'ozone détruit imprudemment!

Pour les hydrocarbures émis sauvagement!

Pour les oxydes d'azote produits sciemment ou inconsciemment!

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Pour le monoxyde de carbone rejetés par dureté de coeur!

Pour les composés organiques volatiles mal ou insuffisamment brûlés!pollution_ta9

Pour les particules projetées en suspension stupidement!

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Pour le dioxyde de soufre qui attaque les poumons des enfants si cruellement!

Pour tous ces kilomètres parcourus en vain.

Pour tout cela, Dieu de pardon, rachète-nous,

autobusPollution

pardonne-nous!

21 septembre 2009

Blocus des esprits

3 tishri 5770 (A la suite du post précédent, je dois montrer l'exemple!)

Le journal Haaretz a publié cette veille de Rosh Hashana un article sur "l'appauvrissement culturel en Israël" (en hébreu). Des intellectuels et écrivains israéliens y font notre examen de conscience: crise des valeurs et ignorance s'imposent dans l'éducation et la vie publique.
La paralysie des esprits qu'ils ont analysé a beaucoup à voir avec celle de la situation politique. Cela m'a inspiré le commentaire suivant:

Le conflit israélo-palestinien a pour origine le lien unique dans son genre qu'entretient le peuple juif avec sa terre. Ce n'est pas tous les jours qu'un peuple revient d'exil après deux millénaires et trouve sa terre "occupée" par un autre! Ou inversement, vu depuis l'autre côté, il n'est pas fréquent qu'un peuple qui veut faire valoir ses droits à l'autodétermination soit contraint de constater qu'un autre peuple les a déjà obtenus à sa place... Une solution créative originale doit donc être construite à partir d'une compréhension en profondeur du judaïsme.
Comme je l'ai expliqué précédemment, il faut imaginer un cadre supranational qui permette aux deux peuples de vivre indépendants sur le même territoire.
prop_sionismLe mouvement sioniste, qui a créé l'Etat, est par définition nationaliste. Ce qu'il faut imaginer dès maintenant demande un dépassement du nationalisme classique du 19e siècle. C'est un tournant à 180 degrés très difficile à prendre, difficile à proposer sans se faire traiter d'"antisioniste". Les difficultés qu'a l'Europe à se constituer en cadre politique réellement supra-étatique - la fédération - illustrent bien le problème.

L'abandon du trésor des textes rabbiniques aux mains de l'orthodoxie bloque l'accès à une fécondation du présent israélien par le passé juif. Les orthodoxes, qui entretiennent et connaissent en profondeur l'héritage de la Tradition, sont coupés de la réalité politique qu'ils ne font que subir ou tout au plus aménager pour défendre leurs intérêts, tout en attendant un salut surnaturel. Ils ne reconnaissent l'Etat sioniste que de facto, sans rien avoir d'autre à proposer.
Les israéliens laïques, traditionalistes ou sionistes religieux sont impliqués  dans la vie de l'Etat mais le judaïsme reste pour eux une religion, donc sans pertinence politique ou philosophique.
Telle est à mon avis la principale raison de la stérilité du débat politique et public dans mon pays.

La droite nationaliste, laïque ou religieuse, s'accroche au sionisme classique, tente de gagner du temps, d'empêcher la création d'un Etat palestinien. Elle n'a rien à proposer à la place:  maintien impossible d'une autonomie palestinienne sous contrôle de Tsahal; laisser à d'autres qui n'en veulent pas la solution du problème: rattachement des Palestiniens à la Jordanie et l'Egypte... Et en attendant le spectre de leur demande de rattachement à Israël avec obtention de la citoyenneté israélienne, lui, court toujours.

L'admiration imitative et servile de "l'occident" qui règne sur l'élite politique, académique et économique d'Israël, l'absence d'esprit critique quant au modèle européen des droits de l'homme et de l'Etat-Nation démocratique, conduisent beaucoup d'Israéliens de gauche et du centre à l'auto-dénégation. Ils ne tiennent pas compte de notre situation sans précédent ni de son historique; ils portent un jugement moral et moraliste sur "l'occupation" - qui témoigne certes d'un sens élevé de la justice - mais les empêche d'identifier les vrais problèmes. Ils se trouvent pour la même raison dans l'impossibilité d'imaginer la solution créative nécessaire.
Ceux parmi eux qui ont vraiment pris leurs distances d'avec l'ancien sionisme se définissent comme post-sionistes. Ils ont une approche humaniste universaliste, mais pas de proposition politique concrète. Leur idéal se perd en un moralisme éthéré sans conséquence.

Etant donné que le cadre politique classique n'offre que la solution impraticable des "deux Etats", les découragés de l'activisme politique - la grande majorité - fuient dans la vie de l'instant: Sois cool, spontané, profite du moment! Ou bien ils se réfugient dans le travail et sombrent vite dans le workaolisme...
Et puisque l'horizon ici est bouché, que l'idéal humaniste est réalisé là-bas au paradis des "démocraties éclairées occidentales", pourquoi rester ici? L'autre forme d'escapisme consiste tout simplement à quitter le pays, si possible après avoir obtenu un passeport... polonais ou allemand!

Quant aux juifs de la Diaspora,  ils se partagent aussi pour la plupart entre ces trois tendances politiques cloisonnées: sionisme classique à coloration religio-nationaliste, orthodoxes qui attendent le Messie, humanistes plus ou moins athées, plus ou moins assimilés à leur concitoyens. 

Une quantité extraordinaire d'énergie se perd en activisme déplacé, en escapisme épicurien, en étude acharnée d'un judaïsme en conserve.
Une floraison de cercles d'étude et de réflexion - encore très minoritaires - cherchent une voie. Dès qu'elle trouvera une alternative valable ouverte devant elle, soyez-en sûr, toute cette énergie s'y engouffrera en un torrent irrésistible.

18 septembre 2009

En temps de bonne année

Bonne année 5770, שנה טובה, Kul ‘am u’intum bkheir ! Que cette année nouvelle vous apporte pour vous et les vôtres bonheur, santé et tout ce que vous souhaitez.

Je vous le souhaite à tous, depuis Jérusalem, urbi et orbi, et ce quelque soit votre calendrier et temporalité respectifs.
Je le fais de tout coeur et tout fraternellement puisque nous fêterons vendredi soir l'anniversaire de la création du monde et d'Adam, notre ancêtre à tous.

(J'ai fais un résumé succint de ce post sur la radio israélienne en français: Cliquer ici)

C'est là le paradoxe dont je voudrais vous entretenir à cette occasion: Le calendrier et le nouvel an juifs ont en fait une portée universelle, alors que l'année dite "civile" - qui règne aujourd'hui quasiment sur le monde entier - renvoie à un signifiant religieux et juif.

Circoncision_Veneto_c7f3dEn effet, jusqu'en 1970 les calendriers grégoriens portaient à la date du 1er janvier la mention "Circoncision, fête de la circoncision et du Saint-Prépuce de Notre Seigneur".

Italie : Bartolomeo Veneto, La Circoncision, 1506, Musée du Louvre.

Vérifiez: 25 décembre (naissance de Jésus) + huit jours (âge de la circoncision juive) = 1er janvier.

Avec nos calendriers actuels, nous voilà face à une double césure, puisque cette mention a été elle-même retranchée. Je ne sais pourquoi l'Église a décidé de couper son temps de l'"ancienne alliance"...  Quoiqu'il en soit, le temps "universel" qui domine la réalité politique et sociale mondiale, l'ère chrétienne, commence par la scission de la chair d'un bébé juif. Étrange, non? Et Jésus naît ainsi une semaine avant l'ère chrétienne!

Le premier jour du calendrier hébraïque lui, célèbre la création du monde ou - selon les opinions, à six jours près - la création d'Adam. Il inaugure le temps de l'humanité. Seul le temps hébraïque se fonde antérieurement à sa propre origine, sur celle de l'homme compris comme ancêtre de toutes les nations et civilisations. Seul, le calendrier hébraïque est déjà celui de l'humanité, il n'est pas juif. Seul, il porte en lui l'espoir d'une humanité future, une dans sa diversité, vivant en paix une temporalité commune.
Le temps, ZeMaN, de l'humanité est porteur d'une invite, haZMaNah, à la fin, à son unité.

La plupart des calendriers des autres civilisations se réfèrent à un évènement fondateur de leur propre histoire. Le temps chrétien renvoie au Christ, le temps musulman à Mahomet, le calendrier chinois commence avec l'Empereur Jaune, fondateur de la première dynastie chinoise. Le nouvel an des indiens ou vietnamiens ou des japonais est pour eux-mêmes. Ces derniers ne sont pas monothéistes, ils ne prétendent pas étendre leur temps à toute l'humanité, certes, mais chacun est enfermé, autiste, au centre de propre sa bulle temporelle.

Selon les théologiens chrétiens, la circoncision du divin enfant rend caduque la circoncision charnelle de l'ancienne Alliance et inaugure la circoncision spirituelle du coeur (Rom. II, 28), en référence à la nouvelle Alliance annoncée par Jérémie (31, 31-34).

Pour ce que j'en comprend, nous sommes supposés vivre depuis 2009 "bonnes années", dans un monde messianique et rédimé, un monde de chrétiens qui font naturellement le bien, puisque la Loi est désormais gravée sur les tables de leur coeur. Il suffit d'ouvrir un journal ou un ordinateur et d'y lire les nouvelles pour s'en rendre compte! Mais pourquoi les appeler "nouvelles" alors qu'elles répètent depuis deux mille ans leur sanglante litanie? Si c'est cela un monde sauvé, comment y aurait-il encore un espoir? 

Chrétiens expliquez-nous! Ne juge t-on pas un arbre à ses fruits, que signifie une venue du Messie non suivie d'effet? Au contraire, l'histoire n'a vu aucune civilisation aussi violente que la chrétienne! Sans doute sommes-nous nous autres juifs trop matérialistes; au diable saluts métaphysiques, théologies du péché, ils ne sont pas pour nous: nous voulons voir des effets concrets, réels, nous persistons obstinément à croire que la venue du Messie doit inaugurer un monde meilleur, un temps nouveau...

C'est pourquoi - même si je le ferai - la nuit du 31 décembre je n'aurai pas autant envie de vous souhaiter une "bonne année" qu'en ce moment.

L'autre candidat à l'universalisme est le temps de l'islam. Mais le calendrier musulman, c'est pour les musulmans!  Il suppose de reconnaître Mahomet comme l'ultime prophète, et son départ de La Mecque pour Médine, l'Hégire, comme origine du temps. Le calendrier musulman ne pourrait devenir celui de l'humanité qu'en la convertissant entièrement. Son universalité est nécessairement impérialiste, comme l'est la chrétienne.

La mondialisation, les crises globales climatiques, écologiques et économiques, relayées par les satellites et internet, ont fait prendre conscience à tous les peuples qu'ils vivent sur une même planète; au-delà des frontières et des murs, nous sommes de plus en plus spatialement unis; temporellement toutefois, nous restons profondément déphasés.   

bigbangMais le temps universel auquel l'humanité moderne tend à adhérer n'est-il pas le temps scientifique, le temps de la physique, du big-bang et de l'évolution des espèces? Le temps du calendrier - de n'importe quel calendrier - ne fonde plus une conception du monde, il est devenu obsolète.

Je dois donc dire quelques mots de la nature du temps si nous voulons comprendre ce que veut dire le Nouvel An, Rosh Hashana.

Le temps de la science qui règne désormais sur nos esprits , c'est le temps de la physique, qui n'est autre que le temps mathématique abstrait: une dimension qui peut être représentée par une droite infinie, s'ajoutant aux trois dimensions spatiales. Cet espace-temps et tout ce qu'il contient existerait par lui-même, hors et indépendemment de toute conscience humaine.
Mais que signifie la phrase : "cette ammonite est vieille de cent-vingt millions d'années"? Qu'elle a fêté cent-vingt millions d'anniversaires avec ses amies ammonites?
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orsque le scientifique décrit le tableau de dinosaures s'ébattant dans le paysage marécageux du Jurassique, il le fait d'un point de vue donné. Il n'y a pas de paysage sans un observateur.
Or l'homme, même défini zoologiquement comme espèce Homo, n'existait pas alors pour contempler nos dinosaures, tous sont d'accord là-dessus. Alors qui est l'observateur? Eh bien, c'est le scientifique d'aujourd'hui en personne, qui se projette deux cent millions d'années en arrière dans un passé imaginaire. Dans l'idéal de l'objectivité absolue, l'observateur de la science est éliminé de la description paléontologique. Mais en même temps la neurophysiologie, la physiologie des sens, nous enseignent que couleurs, formes, définition et identification des objets eux-mêmes sont construits par notre conscience. Cela est vrai du temps aussi: il n'y a pas de temps sans mémoire. Le temps est une des dimensions de l'esprit qui permet aux animaux les plus évolués et à l'homme de planifier leur action future en fonction des acquis du passé, il n'existe pas dans le monde physique. L'évolution créatrice (ou la création évolutive) a élu cette capacité, qui est beaucoup plus efficace qu'une activité réflexe.

L'univers n'a pas une "histoire". Le "grand Livre de la Nature", c'est nous qui venons de l'écrire... Il est écrit en langage mathématique, nous dit Galilée; Einstein, qui l'a si bien déchiffré, pense que "ce qu'il y a de plus incompréhensible à propos du monde est qu'il soit compréhensible"; ils ont tort de s'étonner: notre esprit analyse à l'aide de l'outil mathématique, qu'il a élaboré, le monde de la perception qu'il a lui-même construit... Leur providentielle adaptation se comprend très bien lorsqu'on a compris que le réel est en fait une interface entre l'esprit et un monde-en-soi inconnaissable.

Le scientifique qui décrit les premiers instants après le big-bang s'enfle lui-même en un observateur éternel situé hors système, hors du temps et de l'espace. En réalité, les premières galaxies "situées à dix milliards d'années-lumière" que l'astronome observe, il les voit telles qu'elle sont en ce moment. Il n'y a d'autre universe_originalsimultanéité pour les êtres physiques que nous sommes que celle du lien lumineux qui les relient et les rend présents les uns aux autres. Imaginer qu'en ce moment les pâles galaxies en question sont vieilles de dix milliards d'années de plus revient à se dématérialiser et se projeter hors de l'espace-temps, dans une simultanéité irréelle. Si l'on suivait jusqu'au bout la conception physique du temps, nous ne pourrions jamais être présents l'un à l'autre: la fraction de seconde nécessaire à la lumière pour nous communiquer l'image de notre interlocuteur nous séparerait à jamais de lui...

L'erreur de conception vient à mon avis de ce que nous prenons trop à la lettre la notion de vitesse de la lumière. Dans quoi et par rapport à quoi la lumière se déplacerait-elle? Toute vitesse est relative à un référentiel. La vitesse de la lumière est absolue et a donc un tout autre sens.

Le temps éternel de la science se révèle être en fait le temps d'un observateur divin: le scientifique ignorant de sa propre auto-divinisation.

C'est étrange, nous vivons en occident à la fois dans le temps social du Dieu fait homme, et dans celui, physique, de l'homme fait Dieu.

Le temps de l'homme, le temps humain réel, est le temps personnel vécu, le temps de la mémoire et le temps de la transmission de génération en génération. C'est le temps de ma vie et le temps de l'histoire. Le nouvel an juif, Rosh Hashana, nous fait réintégrer le temps de l'homme.
Mais pourquoi 5770? Il se trouve que tous les chercheurs sont d'accord pour situer l'invention de l'écriture aux environs de la première moitié du sixième millénaire en Babylonie. Or c'est l'écriture qui produit par l'accumulation irréversible des textes le temps historique.  L'histoire a commencé à Sumer avec l'écriture des premières chroniques royales des premières dynasties, et le récit de la fondation des premières villes. Le Livre de la Genèse en a le souvenir, qui mentionne la construction d'Uruk, d'Ur, et les annales babyloniennes.  Ainsi  la durée du temps historique coïncide précisément avec la datation biblique, et la Bible en est le seul vecteur mémoriel.

Mais peut-on dire que c'est là le cadre de la création du monde et de l'homme? Il nous faut comprendre ce que la Bible hébraïque appelle "homme" et appelle "monde":

L'homme est celui à qui il été dit de dominer la Création et de se dominer lui-même. Ce n'est pas le chasseur-cueilleur paléolithique ou l'idolâtre soumis et adorant la Nature et son temps cyclique.

Le monde, c'est celui dont le Créateur divin s'est retiré, un monde matériel dont la Bible dit qu'il était vide tant que la pluie n'était pas tombée et que l'homme n'avait pas fécondé la terre de son travail. C'est le monde que l'homme - image du Créateur - crée de ses propres mains.

Lcampagne_a_l_aube_357472e monde c'est d'abord mon monde. Celui dont la prière du matin rappelle qu'il est "toujours recréé chaque jour avec bonté", à mon réveil. Le sommeil est une petite mort. Le monde réel a disparu dans les nimbes du rêve. Puis la lumière surgit à l'aube de mes yeux qui s'ouvrent, les brouillards du chaos nocturne se dissipent, le sol s'affermi, je me lève.
Au réveil l'homme renaît, il est comme le nouveau-né, sans péché. Les mains purifiées, il trouve un monde neuf où tout est possible. C'est le monde réel, celui que la conscience qui m'est rendue engendre.

L'automne arrive, les dernières récoltes sont entrées dans les greniers, les comptes sont faits. Le temps est comme en suspens, nous attendons la pluie nouvelle. Va-t-elle tomber et relancer le cycle de la création, ou est-ce la fin? Chaque année est une vie en soi.

Le Zohar dit qu'au moment de mourir, l'homme voit le film de toute sa vie défiler. Le dernier instant - étrange instant non suivi d'un autre - est éternité puisqu'il n'est d'autre temps réel que celui vécu. Notre temps est limité, mais il est aussi infini.
Alors, il est des images pénibles que nous ne voulons pas voir. Ce peut être l'enfer, puisqu'il est trop tard pour réparer. Et il y a d'autres images réjouissantes, paradisiaques, qui compensent. Un jugement se fait, on ne se raconte plus d'histoire! Et une confession se fait; heureusement il y a les souffrances, leur délivrance et le pardon.

Mais avant cela il y a le cycle des fins d'années et de leur renaissances, autant de Jours du Jugement et Grands Pardons qui nous sont donnés. Autant en profiter, ne pas accumuler jusqu'à fin de vie, et s'inscrire maintenant dans le grand Livre de la Vie!

Bonne année!

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30 août 2009

Israël Etat juif?

Philippe, un visiteur du blog, m'a envoyé le message suivant :

"A propos d'israel comme Etat juif

Bonjour,

je découvre votre blog avec beaucoup d'intérêt. Je voudrais vous poser une question: je comprends bien l'importance pour les juifs, de part de le monde, de préserver le judaïsme de l'Etat d'Israël et je comprends également l'inquiétude des Israéliens devant la menace que fait peser les évolutions démographique sur cet aspect. Bien qu'étant non juif, la majorité de mes amis le sont: je sais l'importance d'Israël pour eux et je ne peux envisager un instant qu'Israël ne reste pas, ad vitam eaternam, la patrie du peuple juif.

LabyrintheDans le même temps, je me pose une question "philosophique". Comment accepter de construire un Etat fondé sur une ethnie/une religion (le judaisme a ceci de particulier que la religion et l'ethnie se confondent - ce qui est probablement pour beaucoup dans les persécutions qu'à connu ce peuple) alors même que c'est cette idée même de construire un Etat fondé sur la "pureté" ethnique qui est à l'origine de la pire barbarie dont le peuple juif a souffert? N'y a t-il pas là une contradiction fondamentale?

Je n'ai pas de réponse évidente à cette question et je serai heureux de lire votre point de vue.

Merci d'avance."


J'ai répondu longuement, mais ma réponse est restée sans suite. J'aurai pu me débarrasser de la question en quelques mots: les Juifs (écrit avec une majuscule) sont un peuple historique, et non une ethnie et/ou une religion, donc ils un droit à un Etat selon le principe du droit à l'autodétermination des peuples.

Mais il est clair que pour un Français républicain - comme pour le citoyen de tout autre Etat-Nation - les citoyens juifs de son pays sont une part intégrale de sa nation, et ne peuvent donc être compris que comme une des ethnies ou religions qui la compose, et non comme une nation à part entière. Il n'y a plus guère que des antisémites pour considérer les juifs comme un vrai peuple!

J'ai donc développé ma réponse pour apporter les éclaircissements conceptuels qui s'imposent. Je la publie ici:

Le problème vient de la nature de l'Etat-Nation

Je suis d'accord sur le fait qu'il y a contradiction entre judaïsme et Etat, mais je vois cette contradiction différemment.

Je pense d'une part que le peuple juif n'est pas un mélange d'ethnie et de religion. Ces concepts n'existent pas dans le judaïsme ou la Bible, et lui sont étrangers au fond.

Pour parler en français d'aujourd'hui, je pense qu'il serait plus juste de dire que le judaïsme est originellement une sorte de république spéciale: sa constitution est la Bible, son souverain est le Créateur du monde qui lui a donné ses lois fondamentales, son territoire est la Terre d'Israël qui appartient au "Roi des rois", mais la souveraineté de ce dernier n'est pas territoriale, elle est personnelle et s'applique aux citoyens de cette république, les membres de l'Alliance (du "contrat social" juif, en grossière approximation) où qu'ils soient sur terre, chacun personnellement.

"Dieu", le souverain de la Respublica Hebraeorum (pour reprendre l'expression consacrée par Bertram, Cunaeus, Althusius, Grotius, Selden et autres théoriciens politiques des débuts de la Réforme), est roi au sens politique aussi du terme: le judaïsme n'est pas une religion, ou pas qu'une religion. La Bible est la première à avoir séparé les pouvoirs des prêtres de celui du roi. Contrairement à ce que l'on croit généralement, les rabbins sont des laïcs, à la différence des prêtres (cohanim) qui n'ont plus de fonction depuis la destruction du temple. Elle a institué il y a 3000 ans l'idée même de citoyenneté égale devant la loi, les droits égaux pour l'étranger, la conscription nationale, l'impôt égal pour tous, la réforme agraire (partage de la terre sous Josué), la protection sociale (de l'étranger, la veuve, l'orphelin, la lutte contre la pauvreté), etc. Voir Pentatheuque.

Tout homme, de quelque origine qu'il soit, peut rejoindre le peuple juif par naturalisation (plutôt que par "conversion"), en reconnaissant le Souverain et en entrant dans son Alliance-contrat, donc les juifs ne forment pas une ethnie. Nous sommes d'ailleurs probablement majoritairement descendants d'étrangers "naturalisés juifs" plutôt que d'hébreux d'origine.

Il faut dire aussi que la Terre d'Israël n'est pas une "terre-mère", une "mère-patrie"; la terre-mère des Hébreux, c'est l'Egypte. Ceux-ci sont un peuple adulte et émancipé, une nation douée d'une constitution, AVANT de conquérir leur Promise, la terre-femme de Canaan. C'est le cas aussi des Juifs d'aujourd'hui qui existaient en tant que peuple longtemps avant la création de leur Etat. C'est pour cette raison qu'ils ont pu survivre en exil, sans territoire propre, installés dans l'Etat portable produit par les institutions et lois talmudiques.

Pour les nations païennes antiques, la terre est terre-mère, elles sont "autochtones", nées du sol, produites par la nature qui les domine et les soumet au déterminisme de sa loi. Le peuple vit en symbiose avec sa terre, nourrisson accroché à son sein, et disparaitra si celle-ci lui est retirée.

Le problème est que politiquement parlant, l'Etat-Nation moderne a largement gardé cette même identité païenne. Son territoire est une mère-patrie, sa matrice aux sillons abreuvés unit tous les citoyens - quelque soit leur ethnie d'origine - par le droit du sol, en un seul peuple "enfant de la patrie", et en une même égalité. Le problème aussi est que ce peuple détient la souveraineté; deux rois ne peuvent partager une même couronne, il ne peut donc y avoir deux peuples dans un seul Etat-Nation: il est impossible d'être Juif ou Arabe en France ou ailleurs, au sens national et politique du terme. Le Juif ou l'Arabe sont sommés de devenir des membres du Peuple Français, de la Nation Française, des "français musulmans" ou des "français israélites". Pas la moindre tolérance pour quelque nation étrangère sur le sol de l'Etat. Pas question de donner les mêmes droits à l'étranger - en tant que tel - et au citoyen - contrairement au commandement biblique. Les Droits de l'Homme, c'est pour le citoyen!

Nous pouvons déjà dire: qu'est-ce que l'Etat juif? C'est l'Etat où l'étranger est chez lui en tant qu'étranger.

En exil pendant des siècles et sous l'Ancien Régime, les Juifs ont vécus dans des communautés qui jouissaient d'une autonomie juridique entière, et d'une quasi-autonomie politique en tant que vassaux reconnus du roi étranger. Toutes les communautés juives du monde vivaient cette même situation extra-territoriale, et étaient administrées selon la même législation talmudique. Ils étaient des étrangers discriminés, certes, mais reconnus en tant que Nation, pourvu de lettres patentes,  et tolérés sur le sol du royaume, entre deux expulsions parfois, il est vrai.

L'Etat-Nation inventé par la révolution française et promu par Napoléon a détruit cet équilibre. L'identité nationale juive a alors éclaté entre religion "israélite" et nationalisme politique sioniste. Puis l'Etat-total hitlérien a complété cette destruction spirituelle par une destruction physique.

L'Etat d'Israël, construit en imitation du modèle de l'Etat-Nation européen par des Juifs assimilés qui avaient perdu le sens de leur propre identité, a reproduit le problème qui lui a donné le jour: tout comme la Révolution a "donné tout aux juifs en tant que citoyens et rien en tant que Nation", l'Etat d'Israël donne tout - en principe - aux "arabes israéliens" en tant que citoyens égaux, mais rien en tant que collectif national.

Les Arabes d'Israël ressentent aujourd'hui ce que les Juifs européens ressentaient jadis: ils n'ont pas de place dans l'Etat où ils vivent, leur peuple n'y est pas reconnu.

Mais les Arabes-palestiniens israéliens ne sont pas des étrangers immigrés comme les maghrébins en France ou les timides juifs de diaspora. Ils se considèrent comme les propriétaires authentiques de la terre et ne se laisseront pas soumettre encore longtemps...

Le problème supplémentaire est que la nature de l'identité juive interdit la fusion des peuples juif et palestinien en une seule nation israélienne, sur le modèle à la française. Les Palestiniens d'Israël non plus ne voudraient pas disparaître au sein d'un hypothétique "peuple israélien".

Mais la nature de l'Etat-Nation démocratique interdit la coexistence de deux peuples sur un même territoire! Le peuple majoritaire - les juifs - craint tout le temps de perdre le pouvoir et fait tout pour empêcher la minorité "ethnique" de se renforcer. C'est le fameux "problème démographique" qui conduit à une discrimination dans les faits, malgré l'égalité sur le papier. Il ne faut pas y voir - malgré les apparences parfois - une discrimination raciste délibérée: c'est une discrimination POLITIQUE, qui est inévitable dans le sytème de l'Etat-Nation démocratique et territorial du peuple juif, malgré toute la bonne volonté des juifs israéliens eux-mêmes.

Lorsque j'explique à des Arabes-palestiniens "de l'intérieur" (comme ils se nomment eux-mêmes) que, certes, les citoyens français d'origine arabe ne sont pas discriminés (quoique...), mais que les "petits beurres" nés en France ne savent plus parler arabe, et ne connaissent pratiquement rien à leur religion, ils sont très choqués. Les arabes israéliens jouissent d'une autonomie éducative, culturelle et religieuse entière en Israël, et la négation de l'identité culturo-nationale arabe et musulmane qui règne en France leur apparaît comme un crime et une humiliation bien plus grave que ce qu'ils vivent en Israël: essentiellement un blocage relatif de leur promotion au sein de l'élite politique et économique de l'Etat, avec ses conséquences au niveau local.

Cette situation est moralement inacceptable et dangereuse à terme. Mais ce n'est pas du nazisme, il ne faut pas tout confondre même si certains en ont très envie!

Même Lieberman, le ministre de Netanyahou qui est démonisé en France comme fasciste d'extrême droite et "Le Pen israélien", ne peut être dit raciste; il n'a jamais eu l'intention qu'on lui prête d'expulser les arabes israéliens. Il souhaite une solution de type balkanique (peut-être l'influence de ses origines Moldaves): modifier le tracé de la frontière pour que des villages arabes de Galilée soient rattachés au futur Etat palestinien, ce qui repousserait pour un temps - sans le résoudre - le "problème démographique".

Quant à la situation intenable des Palestiniens dans les territoires contrôlés par l'armée israélienne à la suite de la guerre des six jours, c'est du provisoire improvisé qui dure depuis 1967 et qui pourrit de plus en plus. Le statut de ces territoires est la résultante de l'impossibilité pour Israël de les annexer sans devenir un Etat binational, ni de s'en défaire au profit d'un Etat palestinien qui refuse de naître, ni de s'en désinteresser à cause des attaques menées contre ses civils depuis leur base. Cette situation de non-droit et de vide politique a été rapidement comblée par des implantations juives et des milices armées palestiniennes. La situation est explosive, les colons israéliens se retranchent pour tenir le terrain. C'est une guerre larvée, cela n'a rien à voir avec l'Apartheid! N'oublions pas qu'il n'y avait ni mur, ni barrages, ni routes de contournement avant l'intifada.

Le fait que l'identité juive n'ait toujours pas trouvé son expression politique est le fond du problème. Grâce à elle, si l'on peut dire, se révèle l'intolérance radicale de l'Etat Nation - même démocratique - envers l'Etranger. Là où comme en France citoyenneté et nationalité se confondent, où l'identité nationale des minorités n'est pas reconnue, le problème reste occulté.

Dans le cadre de l'Etat Nation à la française qu'est Israël, l'identité juive se fait identité ethnico-religieuse, ce qu'elle n'est pas en réalité. La démocratie israélienne - comme celle d'autres pays à minorités autochtones importantes - a pris forme de démocratie ethnique: il y a rupture entre nationalité et citoyenneté, et la démocratie est amenée à avantager la majorité nationale au détriment des minorités nationales.

Quelle solution alors?

J'en suis arrivé à élaborer une solution politique originale. C'était inévitable: à problème unique, solution unique.

La solution des "deux Etats" ne résoudra pas le problème interne d'Israël Etat-juif et des Arabes de l'intérieur appelé "israéliens", c'est-à-dire "juifs" selon le sens véritable du nom "Israël".

Et puis les deux populations sont aujourd'hui beaucoup trop intriquées et interdépendantes pour survivre à une opération de séparation chirurgicale. D'ailleurs les Palestiniens, par la voix du Hamas, ont dit non à cette solution. 

Quant à l'Etat palestinien, s'il n'est pas rattaché à Israël d'une façon ou d'une autre, il ne sera jamais plus qu'un Bantoustan invivable. Et puis a-t-on jamais vu un mouvement nationaliste être prêt à partager sa patrie? Il est impossible que le futur Etat palestinien ne devienne à terme la base d'une reconquête du reste de la Palestine. Et Israël ne pourra que renforcer l'enfermement explosif des territoires...

La solution à un seul Etat est également impossible puisque aucun des deux peuples ne veut disparaître pour en former un troisième.

Impossibles à séparer, et impossibles à fusionner, c'est l'équation qui n'a pour solution qu'une alliance dans le respect de l'identité de chacun.

Le fait que les deux souverainetés nationales-territoriales israélienne et palestinienne aient leur légitimité et s'excluent mutuellement montre la voie: il faut que les deux peuples renoncent réciproquement à leurarabHebJer souveraineté territoriale respective au profit d'un souverain commun supra-national. Nous aurons ainsi une sorte particulière de fédération à trois Etats: deux Etats-Nation indépendants mais non souverains sur le territoire, coiffés par un Etat fédéral territorial, pure expression de la souveraineté du droit, qui traitera des affaires communes aux deux peuples. Il sera fondé sur une constitution qui garantira l'indépendance et l'autonomie de chaque peuple et interdira à chacun des peuples de dominer l'autre. Chaque citoyen s'engagera personnellement à la respecter et jouira d'une double citoyenneté, nationale et fédérale.

Ainsi sera neutralisé le poison du nationalisme.

Chacune des deux nations aura son parlement qui légifèrera sur ses citoyens à titre personnel et non territorial. Ceux-ci pourront en principe habiter où ils veulent sans provoquer de problème démographique puisqu'ils ne voteront que pour leur propre gouvernement. L'administration devra être très décentralisée, sur la base d'une démocratie communautaire accordant une large autonomie aux collectivités locales. Celles-ci pourront choisir de maintenir un statu-quo de caractère national ou religieux, ou de permettre un développement mixte. En fait, la réalité sociologique sur le terrain est déjà bien proche de cela.

Les parlements nationaux et communautés ethniques (Druzes, Circassiens, Chrétiens arabes, etc.) enverront des délégués au parlement fédéral sur une base paritaire. Les délégués de chaque peuple seront choisis par les deux parlements conjointement (ou directement par tous les citoyens de la fédération) afin que des hommes soucieux de l'intérêt général, sachant s'élever au-dessus des intérêts nationaux étroits, soient choisis.

Le rôle de ce parlement non-national sera de veiller à un partage équitable des terres, des ressources naturelles du territoire et de ses infrastructures communes, ainsi que d'assurer la défense des frontières extérieures. Il gèrera les domaines communs: réseaux de transports et d'énergie, environnement, aménagement du territoire. Il devra limiter les disparités économiques et sociales entre les deux peuples. Il n'y aura de propriété de la terre que privée.

Toute loi fédérale acceptée d'abord par les deux parlements nationaux sera automatiquement paraphée par le parlement fédéral commun. En cas de désaccord, celui-ci tranchera selon une majorité qualifiée.

Les forces de défense de la fédération devraient idéalement être composées de soldats des deux peuples. Des soldats arabes, bédouins et druzes, servent déjà présentement dans Tsahal. Mais aujourd'hui la situation sécuritaire n'est pas symétrique: étant donné qu'Israël est entouré de pays arabes et que les Palestiniens d'Israël se disent solidaires de leurs frères arabes en premier lieu, la direction de l'armée devrait rester dans un premier temps aux mains des Juifs. Lorsque traités de paix et alliances militaires seront établis entre la fédération israélo-palestinienne et les pays arabes et musulmans, il n'y aura plus d'obstacle à ce que la direction de l'armée et des services de sécurité devienne elle-aussi paritaire.

Cette solution peut être mise en œuvre dès maintenant à l'intérieur de l'Etat d'Israël actuel, avec les Arabes israéliens. Lorsque j'ai découvert que des juristes palestiniens d'Israël sont eux-aussi arrivés indépendamment à pratiquement la même conclusion, je n'ai plus eu le moindre doute sur sa validité (voir la proposition de l'association Adalah). Il est probable que les Juifs feront plus de problèmes, croyant qu'ils ont plus à perdre...

Le rattachement de l'Autorité palestinienne ne devrait pas présenter trop de problèmes. La réussite de la fédération et les avantages considérables qu'elle apportera à ses citoyens devrait finir par isoler les extrémistes islamistes et venir à bout de l'opposition du Hamas.

Etant donné que le détestable problème démographique aura disparu, le droit au retour des réfugiés palestiniens et leurs descendants pourra être appliqué tout comme la loi du retour israélienne l'est pour les Juifs. Chaque nouvel immigrant devra s'engager à respecter la constitution qui défend l'indépendance de chaque nationalité. Celui qui ne reconnait pas le droit de l'autre n'aura pas sa place: pas de tolérance envers les intolérants!

Cet apport de population ne fera alors que renforcer le pays, contrairement à la situation actuelle où chacun craint les progrès de l'autre.

Les conflits éventuels entre les nationalités seront un problème interne à la fédération, et donc pris en charge par la police et les tribunaux fédéraux. En parallèle existeront des polices nationales et municipales qui assureront l'ordre de chaque groupe en lui-même et par lui-même.

La parité arabe/juive devrait garantir l'application du principe de réciprocité, fondement de la justice: ne fait point à autrui ce que tu détestes pour toi-même. C'est là toute la Torah selon le grand Hillel!

OldArabJewJérusalem jouira d'un statut spécial comme capitale fédérale, et l'on pourra alors dire: "La Tora sortira de Sion et la parole de l'Eternel de Jérusalem".

Nous aurons alors peut-être le privilège de voir se réaliser la prophétie selon laquelle toutes les Nations monteront à Jérusalem pour étudier son exemple de paix et de justice.

De fait, cette nécessaire solution politique fédérale peut être interprétée en termes religieux communs aux Enfants d'Abraham. C'est ce terreau et cet idéal commun qui la rendra possible et lui fournira l'énergie nécessaire: le souverain supranational n'est autre par nature que le Souverain du Monde révéré par les trois religions monothéistes.

La fédération des nations n'est rien d'autre qu'un nouveau visage de l'Alliance, à l'image du régime politique des tribus hébreues fédérées sous Moïse, et des tribus arabes sous Mahomet. Cette alliance des peuples d'Israël-Palestine peut être comprise comme un début de réalisation de la souveraineté du Souverain du monde, ribono shel olam, rab al alamin. Rien n'interdira que cette alliance des tribus monothéistes ne s'étende ensuite au reste des nations du monde. C'est le but que désirent chacun des trois enfants d'Abraham, chacun jaloux d'être celui qui va l'atteindre en premier. Mais voilà, le conflit et sa solution à Jérusalem nous disent qu'ils devront l'atteindre ensemble, en faisant place chacun l'un à l'autre. En seront-ils capables? Ce pourrait être leur Jugement Dernier...

10 juin 2009

Discours du Caire - l'obamaïsme en scène

Voulant marquer un "nouveau départ", le discours de Barak Obama à l'Université du Caire pourrait bien contenir en germe toute sa doctrine et sa politique moyenne-orientale future. C'est le discours d'un professeur d'université, préparé de longue date avec l'aide d'experts en islam, dont chaque mot  a été soigneusement pesé. J'ai voulu l'étudier de près dans son intégralité.


Un nouveau départ entre les musulmans et les Etats-Unis
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J'ai révisé la traduction médiocre fournie par le Bureau des services linguistiques du département d'État et que tous les médias citent telle quelle. J'ai trouvé par la suite une meilleure traduction publiée par La Paix maintenant.

Les passages soulignés en gras le sont par moi-même; j'ai pris mon stylo rouge pour corriger et commenter la copie du président américain dans le corps du texte. J'en ais fait une critique surtout, même si tout n'y est pas négatif, et j'ai essayé de lire entre les lignes.

Ce que j'ai trouvé en bref: derrière le discours qui proclame dire la vérité et l'histoire, un texte très politique et diplomatique qui vise à séduire la population des pays musulmans en s'adressant à elle directement (Moubarak n'est pas mentionné une seule fois). Le but est d'isoler les "extrémistes", ceux qui s'opposent  en fait à l'ingérence américaine au Moyen Orient, pour amener le monde musulman dans le giron bienfaiteur de la bonne Amérique.

Les outils mis en oeuvre sont d'abord une série de bonbons donnés à sucer : une reconnaissance des erreurs commises dans le passé, telle que le colonialisme, l'interventionnisme, la torture en Irak;  la grandeur de l'islam admirée; le "droit des femmes à porter le Hijab" protégé; la frustration, l'humiliation et la colère des musulmans comprises; la souffrance palestinienne mise sur le même plan que l'holocauste; le mirage d'une Amérique amie, définie comme rêve de réussite de toute l'humanité, incarné dans un corps cosmopolite mais Un, et qui inclue en lui toute les religions et cultures. La cerise sur le gâteau est le développement économique du monde musulman en récompense de la collaboration avec la fée Amérique.
Ces bonbons, déjà très bons, sont enrobés d'un vocabulaire modifié au point de former une véritable "novlangue" obamienne qu'Orwell n'aurait pas reniée, le fond de la politique américaine restant inchangé pour l'essentiel. Par exemple: une abstraction fourre-tout appelé "islam" devenu "partenaire" et non "protégé"; une démocratie à "encourager", pas à imposer; des "éléments extrémistes violents" qui menacent l'Amérique et seront pourchassés où qu'ils se trouvent dans le monde; tout cela arrosé d'un "parler musulman" pathétique dans ses amalgames et simplifications à outrance.

Le plus inquiétant à mon avis est cette conviction affichée qu'en gommant les différences, en se retrouvant autour de la "commune humanité", on désamorce les conflits. La vraie reconnaissance de l'autre passe par celle de sa différence irréductible, laquelle signe son rôle unique, son élection. Cette différence déniée risque de ressurgir encore plus violemment sous la forme d'attentats anti-américains, et surtout sous celle du conflit entre Israël et Palestiniens. Lié à la singularité juive, celui-ci va continuer à s'avérer irréductible à toute solution politique conventionnelle. Evidemment, la faute en incombera à Israël. Car il n'y aura plus de conflit entre l'Amérique et "l'islam". Parole d'Obama.

Epluchez le commentaire critique en détail, vous êtes juges. Bonne lecture!

Texte original en anglais

scene_obama_cairo

Un nouveau départ
Université du Caire
Le Caire, Égypte
4 juin 2009

Chuck Kennedy/White House Photo

Je vous remercie. Bonjour à tous. C'est pour moi un honneur de me trouver dans cette ville intemporelle qu'est le Caire (timeless city, vous auriez pu, M. Obama, parler de "ville antique", ou "ville éternelle", au lieu de tomber dans le poncif de l'"Orient hors du temps", alors que vous essayez de vous distancier de la prétention de l'occident chrétien à être le détenteur de la vérité et du progrès historique) et d'être reçu par deux institutions remarquables. Depuis plus de mille ans, Al-Azhar est un haut lieu de transmission du savoir dans le monde musulman et, depuis plus d'un siècle, l'université du Caire est une source de progrès pour l'Égypte. Ensemble, vous représentez l'harmonie entre la tradition et le progrès. Je vous suis reconnaissant de votre hospitalité et de celle du peuple égyptien. Je suis fier aussi de vous transmettre la bonne volonté du peuple américain et une salutation de paix de la part des communautés musulmanes de mon pays : " Salamm aleïkoum ". (Applaudissements)

Notre rencontre survient à un moment de grande tension entre les États-Unis et les musulmans du monde entier - tension ancrée dans des forces historiques qui dépassent le cadre des débats actuels de politique générale.

Université du Caire

CairoU1Les relations entre l'islam et l'Occident se caractérisent par des siècles de co-existence et de coopération, mais aussi par des conflits et des guerres de religion. Dans un passé relativement plus récent, les tensions ont été nourries par le colonialisme qui a privé beaucoup de musulmans de droits et de chances de réussir, ainsi que par une guerre froide (qui se poursuit contre la Corée du Nord et Cuba, qui n'ont d'autres torts que d'être communistes) qui s'est trop souvent déroulée par acteurs interposés, dans des pays à majorité musulmane et au mépris de leurs propres aspirations.  En outre, les mutations de grande envergure qui sont nées de la modernité et de la mondialisation ont poussé beaucoup de musulmans à voir dans l'Occident un élément hostile aux traditions de l'islam.
Des extrémistes violents ( "Violent extremists", exit "terroristes", il va falloir s'y faire) ont exploité ces tensions auprès d'une minorité de musulmans, qui pour être réduite n'en est pas moins puissante. Les attentats du 11 septembre 2001 (en réaction à la mondialisation à l'américaine, vous l'admettez donc vraiment?), conjugués à la poursuite des actions violentes engagées par ces extrémistes contre des civils, ont amené certains dans mon pays à juger l'islam inévitablement hostile non seulement à l'Amérique et aux pays occidentaux, mais aussi aux droits de l'homme. La peur et la méfiance se sont ainsi accentuées.

Tant que notre relation restera définie par nos différences, nous donnerons du pouvoir à ceux qui sèment la haine et non la paix et qui encouragent le conflit au lieu de la coopération qui peut aider nosObamaToutankamon deux peuples (vous parlez d'un peuple musulman? N'est-ce pas faire le lit du panislamisme?) à connaître la justice et la prospérité. C'est ce cycle de la méfiance et de la discorde qui doit être brisé.

Je suis venu ici au Caire en quête d'un nouveau départ pour les États-Unis et les musulmans du monde entier, un départ fondé sur l'intérêt mutuel et le respect mutuel (lequel suppose de reconnaître aussi les différences et les conflits d'idées, et non de les gommer), et reposant sur la proposition vraie que l'Amérique et l'islam ne s'excluent pas et qu'ils n'ont pas lieu de se faire concurrence (Entre la puissance géopolitique "Amérique" et l'abstraction nationalo-religieuse "islam" dans laquelle vous enfermez tous les musulmans, ces derniers ont perdu d'avance). Bien au contraire, l'Amérique et l'islam se recoupent et se nourrissent de principes communs, à savoir la justice et le progrès, la tolérance et la dignité de chaque être humain.

Ce faisant, je reconnais que le changement ne se produira pas du jour au lendemain. Il y a eu beaucoup de publicité à propos de mon discours, mais aucun discours ne peut éradiquer des années de méfiance, et dans l'espace de cet après-midi, je n'ai pas la réponse non plus aux questions complexes qui nous ont menés au point où nous sommes maintenant. Mais je suis convaincu que pour aller de l'avant, nous devons dire ouvertement entre nous ce que nous recelons dans notre coeur et que trop souvent nous n'exprimons qu'à huis clos. Nous devons consentir un effort soutenu afin de nous mettre à l'écoute et d'apprendre les uns des autres ; de nous respecter mutuellement et de rechercher un terrain d'entente. Comme le dit le Saint Coran, " Crains Dieu et dis toujours la vérité ". (Bien, vous parlez en toute sincérité. Mais parler de "Saint Coran, "al qor'an al karim", c'est parler en tant que musulman, non? Que faites-vous – entre autres - des passages qui accusent les chrétiens d'associer une autre divinité à Allah? Entre islam et christianisme, quel est votre choix Obama?)  (Applaudissements) C'est ce que je vais essayer de faire aujourd'hui - de dire la vérité de mon mieux, rendu humble par la tâche qui nous attend et ferme dans ma conviction que les intérêts que nous partageons parce que nous sommes des êtres humains sont beaucoup plus puissants que les forces qui nous séparent.

Cette conviction s'enracine en partie dans mon vécu. Je suis chrétien, mais mon père était issu d'une famille kényane qui compte des générations de musulmans. (Barak, formellement, votre père lui-mêmeobama_composite était musulman - voir Libération - donc vous aussi, selon le droit islamique et le "Saint Coran" enseignés à la vénérable université islamique d'Al-Azhar)

Obama - Composite

Enfant, j'ai passé plusieurs années en Indonésie où j'ai entendu l'appel à la prière (azan) à l'aube et au crépuscule (Juste "entendu", comme un touriste qui passait par là en Indonésie? Vous étiez quand même inscrit à l'école comme musulman, prénommé Hussein. C'est dur de faire plaisir aux musulmans en se présentant comme l'un des leurs sans inquiéter l'Amérique chrétienne!) Jeune homme, j'ai travaillé dans des quartiers de Chicago où j'ai côtoyé beaucoup de gens qui trouvaient la dignité et la paix dans leur foi musulmane.

Féru d'histoire, je sais aussi la dette (poncif, vrai, mais c'est du passé) que la civilisation doit à l'islam. C'est l'islam - dans des lieux tels qu'Al-Azhar -, qui a brandi le flambeau du savoir pendant de nombreux siècles et ouvert la voie à la Renaissance et au Siècle des Lumières en Europe. C'est de l'innovation au sein des communautés musulmanes (Applaudissements) - c'est de l'innovation au sein des communautés musulmanes que nous viennent l'algèbre, le compas et les outils de navigation, notre maîtrise de l'écriture et de l'imprimerie, notre compréhension des mécanismes de propagation des maladies et des moyens de les guérir. La culture islamique nous a donné la majesté des arcs et l'élan des flèches de pierre vers le ciel, l'immortalité de la poésie et l'inspiration de la musique, l'élégance de la calligraphie et la sérénité des lieux de contemplation. Et tout au long de l'histoire, l'islam a donné la preuve, en mots et en actes, des possibilités de la tolérance religieuse et de l'égalité raciale (oublions la dhimmitude et la traite des esclaves africains, le fait que "noir" est encore souvent synonyme d'esclave, "'abed", dans la culture arabe). (Applaudissements)
Je sais aussi que l'islam a de tout temps fait partie de l'histoire de l'Amérique. C'est le Maroc qui fut le premier pays à reconnaître mon pays. En signant le traité de Tripoli en 1796, notre deuxième président, John Adams, nota ceci : " Les États-Unis n'ont aucun caractère hostile aux lois, à la religion ou la tranquillité des musulmans. "

Depuis notre fondation, les musulmans américains enrichissent les États-Unis. Ils ont combattu dans nos guerres, servi le gouvernement, pris la défense des droits civils, créé des entreprises, enseigné dans nos universités, brillé dans le domaine des sports, remporté des prix Nobel, construit notre plus haut immeuble (serait-ce un rappel en compensation d'autre chose…) et allumé le flambeau olympique. Et, récemment, le premier Américain musulman qui a été élu au Congrès a fait le serment de défendre notre Constitution sur le Coran que l'un de nos Pères fondateurs, Thomas Jefferson, conservait dans sa bibliothèque personnelle. (Applaudissements)
J'ai donc connu l'islam sur trois continents ("malgré cela et mes origines, je ne l'ai ni adopté ni pratiqué, mais j'ai choisi le christianisme...": attention Obama, vous risquez de froisser les fidèles d'Allah-Le-Plus-Grand, et l'on connaît leur susceptibilité!) avant de venir dans la région où il a été révélé pour la première fois (dire "où il a été prêché par Mahomet" aurait suffit. Dire qu'il a été révélé donne l'impression que vous y croyez. Cela aurait évité de paraître soutenir la doctrine islamique qui considère que la révélation de l'islam rend caduques les révélations précédentes) Cette expérience guide ma conviction que le partenariat entre l'Amérique et l'islam doit se fonder sur ce qu'est l'islam, et non sur ce qu'il n'est pas (oui certes, c'est préférable, mais quel mélange des genres, l'Amérique en partenariat avec une religion! La constitutionobama_460_797616c américaine sépare l'Etat de la religion, Monsieur le Professeur... de droit constitutionnel!), et j'estime qu'il est de mon devoir de président des États-Unis de combattre les stéréotypes négatifs de l'islam où qu'ils se manifestent. (Applaudissements) (Est-ce le rôle du président des USA de défendre une religion? Un peu de rigueur, il fallait dire par exemple: "combatte les stéréotypes par lesquels des américains stigmatisent les musulmans") Or ce même principe doit s'appliquer à la façon dont l'Amérique est perçue par les musulmans. Tout comme les musulmans ne se résument pas à un stéréotype grossier, l'Amérique n'est pas le stéréotype grossier d'un empire qui n'a d'autre intérêt que le sien (mais non, mais non, qui irait imaginer de telles horreurs!). Les États-Unis représentent l'une des plus grandes sources de progrès que le monde ait connues. Nous sommes nés d'une révolution contre un empire ; nous sommes fondés sur l'idéal de l'égalité de tous et nous avons versé de notre sang et combattu pendant des siècles pour donner un sens à ces mots - sur notre territoire et à travers le monde. Nous sommes façonnés par chaque culture, issus des quatre coins du monde et acquis à un concept simple : E pluribus unum: " A partir de plusieurs, un " ("Out of many, one." Là est probablement la source le l'impérialisme américain: vouloir faire du "un" ici-bas, du "même" alors que seul le Dieu transcendant devrait être dit "un").EPluribus600px

Eh bien, qu'un Américain d'origine africaine et ayant pour nom Barack Hussein Obama ait pu être élu président a fait couler beaucoup d'encre. (Applaudissements)
Mais mon parcours n'est pas unique. Le rêve des chances de réussite ("dream of opportunity", j'espère que ce n'est pas pour cela que vous êtres devenu président, par "opportunisme"?) ne s'est pas concrétisé pour tous en Amérique, mais cette promesse demeure pour tous ceux qui débarquent sur nos rivages - y compris les près de sept millions de musulmans américains (en fait probablement pas plus de trois millions, mais gonfler les chiffres permet de renforcer le poids du lobby musulman qui devient précisément plus lourd que celui des juifs américains, lesquels sont environ six millions. Le prochain président des USA sera musulman, je vous le dis!) qui vivent aujourd'hui dans notre pays et dont le revenu et le niveau d'éducation, disons-le, sont supérieurs à la moyenne. (Applaudissements)

En outre, la liberté en Amérique est indissociable de celle de pratiquer sa religion (la liberté à l'américaine, c'est l'individu au-dessus de la religion, libre de choisir celle qui lui plait au rayon du super marché USA. Cette conception ne peut passer en pays d'Islam). C'est pour cette raison que chaque État de CairoUniVeil610xnotre union compte au moins une mosquée et qu'on en dénombre plus de mille deux cents sur notre territoire. C'est pour cette raison que le gouvernement des États-Unis a recours aux tribunaux pour protéger le droit des femmes et des filles à porter le hijab et pour punir ceux qui leur contesteraient ce droit. (Applaudissements)

Université du Caire - femme couverte du khimar

Le doute n'est pas permis : l'islam fait bel et bien partie de l'Amérique. Et je suis convaincu que l'Amérique contient en elle cette vérité qu'indépendamment de notre race, de notre religion ou de notre condition sociale nous aspirons tous à la même chose - vivre dans la paix et la sécurité ; faire des études et travailler dans la dignité ; aimer notre famille, notre communauté et notre Dieu. C'est cela que nous avons en commun. C'est l'espoir de l'humanité tout entière. (L'Amérique possède en elle la vérité universelle, l'islam et toutes les religions font donc partie de l'Amérique; elle détient les clés du bonheur, qui est le même recherché par tous les peuples: le bonheur simple d'une vie familiale paisible et digne, "chacun sous sa vigne et sous son figuier", comme dans le royaume de Salomon).

Certes, notre tâche commence seulement quand nous avons pris conscience de notre humanité commune. Ce n'est pas par des paroles que nous pouvons répondre aux besoins de nos peuples. Nous ne pourrons les satisfaire qu'à condition d'agir avec audace dans les années à venir et de comprendre que nous nous heurtons à des défis communs et qu'en nous abstenant d'y faire face c'est à nous tous que nous faisons tort.
Car nous en avons fait récemment l'expérience : quand le système financier d'un pays particulier s'affaiblit, (pas n'importe lequel Obama, le vôtre proche de la faillite, sensé être un modèle de prospérité paisible) la Nwspk3prospérité est mise à mal partout. Quand une nouvelle grippe infecte un seul être humain, nous courons tous un risque. Quand un pays particulier tente de se doter d'une arme nucléaire, le risque d'attaque nucléaire augmente dans toutes les nations. Quand des extrémistes violents (non, nous ne trouverons plus le mot "terroriste", voilà comment la "Novlangue" de l'obamaïsme change le monde. C'est grave: la blanchisserie des mots obamienne interdira par exemple de distinguer une opération armée menée contre des militaires par des "extrémistes" de l'agression de civils innocents sans défense) sévissent dans une certaine région de montagnes, les populations situées par-delà l'océan sont mises en danger. (Ce qui justifie de pouvoir intervenir militairement partout dans le monde, à tout instant, et pour cela maintenir une écoute mondiale "Big Brother") Et quand des innocents en Bosnie et au Darfour sont massacrés, c'est notre conscience collective qui est souillée. (Applaudissements) (Notre conscience, mais on ne va pas se salir les mains pour cela)

Voilà ce que signifie partager ce monde au vingt et unième siècle. C'est la responsabilité que nous avons les uns envers les autres en tant qu'êtres humains.
C'est une responsabilité difficile à assumer. Car l'histoire de l'humanité est trop souvent le récit de nations et de tribus - et admettons-le, de religions - qui s'asservissent en visant leur propre intérêt. Mais dans cette ère nouvelle, une telle attitude est auto-destructrice. Au vu de notre interdépendance, tout ordre mondial qui élève un pays ou un groupe d'individus au détriment d'un autre est inévitablement voué à l'échec. (Donc, plus de superpuissance "responsable" du bien être mondial, plus de "pax americana"!! ) Quelle que soit notre opinion du passé, nous ne devons pas en être prisonniers. Nous devons régler nos problèmes par le biais du partenariat et partager nos progrès. (Lesquels viennent surtout des USA, et un peu de l'Université du Caire…) (Applaudissements)
Il ne faut pas en conclure que nous devrions faire semblant d'ignorer les sources de tension. C'est l'inverse qui nous est suggéré : nous devons aborder de front ces tensions. Dans cet esprit, permettez-moi de m'exprimer aussi clairement et aussi simplement que possible sur certaines questions précises auxquelles nous devons maintenant faire face ensemble.

La première est celle de l'extrémisme violent sous toutes ses formes.
À Ankara, j'ai fait clairement savoir que l'Amérique n'est pas - et ne sera jamais - en guerre contre l'islam. (Applaudissements) ("en guerre contre l'islam"? C'est où ce pays? A moins que "l'Amérique" soit une religion? Nier qu'il n'y aura pas de guerre contre une entité imaginaire n'a rien de rassurant)
En revanche, nous affronterons inlassablement les extrémistes violents qui font peser une menace grave sur notre sécurité. Parce que nous rejetons ce que rejettent les gens de toutes confessions : le meurtre d'hommes, de femmes et d'enfants innocents. Et il m'incombe d'abord, en tant que président, de protéger le peuple américain.
La situation qui prévaut en Afghanistan illustre les objectifs de l'Amérique et la nécessité de collaborer tous ensemble. Voilà maintenant plus de sept ans, forts d'un large appui de la communauté internationale, les États-Unis ont donné la chasse à al-Qaïda et aux talibans. Nous avons agi de la sorte non par choix, mais par nécessité. (Des bons renseignements et une unité de commando peuvent régler son compte à Osama. Par contre l'invasion de l'Afghanistan à mis les jihadistes sur le pied de guerre et ils sont en train de gagner comme ils l'ont fait face à l'URSS). Je suis conscient que d'aucuns mettent encore en question ou même justifient les événements du 11 Septembre. Mais soyons clairs : Al-Qaïda a tué près de trois mille personnes ce jour-là. Ses victimes étaient des hommes, des femmes et des enfants innocents, venus d'Amérique et de beaucoup d'autres pays, et qui n'avaient rien fait à personne. Mais al-Qaïda a choisi de les tuer sans merci, de revendiquer les attentats et il réaffirme aujourd'hui encore sa détermination à commettre d'autres meurtres à une échelle massive. Ce réseau a des membres dans de nombreux pays et il essaie d'élargir son rayon d'action. Il ne s'agit pas là d'opinions à débattre - ce sont des faits à combattre.
Eh bien, ne vous y trompez pas : nous ne voulons pas laisser nos soldats en Afghanistan. Nous ne cherchonsorwell_1984_296x300 pas - nous ne cherchons pas à y établir des bases militaires (effectivement, il y en a déjà assez). Il nous est douloureux pour l'Amérique de perdre ses jeunes gens et ses jeunes femmes. La poursuite de ce conflit s'avère coûteuse et politiquement difficile. (Pas un mots sur les centaines de civils afghans et pakistanais tués en "pertes collatérales")

War is peace

Nous ne demanderions pas mieux que de rapatrier tous nos soldats, jusqu'au dernier, si nous avions l'assurance que l'Afghanistan et maintenant le Pakistan n'abritaient pas d'éléments extrémistes déterminés à tuer le plus grand nombre possible d'Américains. (Qui d'autre que Ben Laden, qui a dit avoir agit contre la présence américaine en Arabie Saoudite?) Mais ce n'est pas encore le cas. (Qu'elle hypocrisie! L'intervention américaino-occidentale entretenant la motivation des "éléments extrémistes", il est clair que les soldats américains resteront bloqués pour des décennies). C'est pourquoi nous oeuvrons en partenariat avec une coalition de 46 pays. Malgré les coûts en cause, la volonté de l'Amérique ne va pas fléchir. Assurément, aucun d'entre nous ne doit tolérer ces éléments extrémistes. Ils ont fait des morts dans beaucoup de pays. Ils ont tué des gens de toutes religions - et surtout des musulmans. Leurs actions sont irréconciliables avec les droits de l'homme, le progrès des nations et l'islam. Le Saint Coran nous enseigne que quiconque tue un innocent tue l'humanité tout entière, (Applaudissements) et que quiconque sauve quelqu'un, sauve l'humanité tout entière. (Texte emprunté à la Mishna par le "Saint" Coran qui ne reconnaît pas ses dettes) (Applaudissements) La foi enracinée de plus d'un milliard d'habitants de la planète est tellement plus vaste que la haine étroite de quelques-uns. Quand il s'agit de combattre l'extrémisme violent, l'islam ne fait pas partie du problème - il constitue une partie importante de la marche vers la paix.

Nous savons en outre que la puissance militaire ne va pas à elle seule résoudre les problèmes qui se posent en Afghanistan et au Pakistan. C'est pour cette raison que nous comptons investir 1,5 milliard de dollars par an, au cours des cinq prochaines années, dans la construction d'écoles et d'hôpitaux, de routes et d'entreprises, en partenariat avec les Pakistanais, ainsi que des centaines de millions de dollars pour venir en aide aux personnes déplacées. C'est pour cette raison encore que nous fournissons plus de 2,8 milliards de dollars aux Afghans afin de les aider à développer leur économie (surtout par l'intermédiaire de sociétés américaines) et à prodiguer les services dont la population a besoin.

Je voudrais aussi aborder le dossier de l'Irak. Contrairement à la guerre en Afghanistan, la guerre en Irak est le résultat d'un choix, (non, celle en Afghanistan est aussi un choix) lequel a provoqué des différences marquées dans mon pays et à travers le monde. Tout en étant convaincu que le peuple irakien a gagné au bout du compte à être libéré de la tyrannie de Saddam Hussein, je crois aussi que les événements en Irak ont rappelé à l'Amérique la nécessité de recourir à la diplomatie et de construire un consensus international pour résoudre ses problèmes à chaque fois que c'est possible. (Applaudissements) De fait, nous avons en mémoire les propos de Thomas Jefferson, qui disait ceci : " J'espère que notre sagesse grandira avec notre puissance et qu'elle nous enseignera que moins nous utiliserons cette dernière, plus elle fera de l'effet. "

Aujourd'hui, l'Amérique possède une double responsabilité : aider l'Irak à se forger un avenir meilleur et laisser l'Irak aux Irakiens. J'ai fait clairement savoir au peuple irakien (Applaudissements) que nous ne cherchons nullement à établir des bases en Irak (dans quelle région du monde n'y a-t-il pas de bases américaines?) ni à revendiquer son territoire ou ses ressources. La souveraineté de l'Irak appartient à l'Irak. C'est pour cette raison que j'ai ordonné le retrait de nos brigades de combat d'ici au mois d'août de l'année prochaine. C'est pour cette raison que nous allons honorer l'accord que nous avons conclu avec le gouvernement irakien, élu démocratiquement, concernant le retrait de nos troupes de combat des villes irakiennes d'ici au mois de juillet et de toutes nos troupes du territoire irakien d'ici à 2012. (Applaudissements) Nous aiderons l'Irak à former ses forces de sécurité et à développer son économie. Mais c'est en tant que partenaires (voilà un mot joliment trouvé...), et jamais en tant que protecteurs, que nous apporterons notre appui à un Irak sécurisé et uni.

Enfin, tout comme l'Amérique ne tolérera jamais la violence des extrémistes, elle ne doit jamais altérer ni oublier ses principes. Les événements du 11 Septembre ont infligé un traumatisme considérable à notre pays. La peur et la colère qu'ils ont provoquées sont compréhensibles, mais dans certains cas ces sentiments nous ont conduits à agir de manière contraire à nos traditions et à nos idéaux. Nous prenons maintenant des mesures concrètes pour rectifier cette situation. J'ai interdit sans équivoque l'usage de la torture par les États-Unis (il ne faut pas en faire de trop non plus, l'armée américaine a employé des méthodes d'interrogatoire certes condamnables, qui font appel à des pressions psychologiques très dures et humiliantes, mais n'a pas procédé à de véritables tortures mutilantes comme cela se fait dans le pays où vous parlez, par exemple. Le risque est que les régimes des tortionnaires du Moyen Orient se disent qu'ils ne sont pas pire que les USA d'avant Obama...) et j'ai ordonné la fermeture de la prison à Guantanamo Bay d'ici au début de l'année prochaine. (Applaudissements)
L'Amérique va donc se défendre, dans le respect de la souveraineté des nations et de la primauté du droit. Et nous agirons en ce sens en partenariat avec les communautés musulmanes qui sont elles aussi menacées. Plus vite les extrémistes seront isolés et malvenus dans les communautés musulmanes, plus vite nous connaîtrons tous une sécurité accrue.

La deuxième grande source de tension que nous devons aborder concerne la situation entre les Israéliens, les Palestiniens et le monde arabe.
Les liens solides qui unissent l'Amérique à Israël sont bien connus. Cette relation est immuable. Elle se fonde sur des liens culturels et historiques et sur la reconnaissance du fait que l'aspiration à un territoire juif est ancré dans un passé tragique indéniable (c'est continuer à lier création d'Israël et Shoa, et donner raison à Ahmedinejad qui répondrait: puisque les juifs n'ont pas souffert sous l'islam si tolérant,  mais en Europe, prenez-les chez vous! Faut-il rappeler que le mouvement sioniste est né au 19e siècle, avec l'éveil des mouvements nationalistes en Europe? La légitimité d'Israël ne gagne rien à rappeler la "vallée de larmes" à laquelle on essaie de réduire l'histoire juive. Suffisent le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, à "l'autoémancipation", l'idéal socialiste des fondateurs, l'idéal messianique des religieux, l'héroïsme de ses défenseurs, les réalisations concrètes de l'Etat hébreu dans tous les domaines - scientifiques, artistiques, culturels et autres - les générations nées sur le sol d'Israël et qui n'ont pas d'autre patrie...)
À travers le monde, le peuple juif a été persécuté pendant des siècles et l'antisémitisme en Europe a atteint son paroxysme avec un holocauste sans précédent. ("Holocauste", et non "shoa" pourtant devenu plus usité: surtout ne pas employer un mot hébreu, cela aurait gaché tout l'effet du parler en arabe) Demain, je me rendrai à Buchenwald, (pourquoi immédiatement après Le Caire, Buchenwald? Quel rapport avec un rapprochement avec le monde arabe? Un vaccin - avec l'aide d'Elie Wiesel -  contre une future accusation d'antisémitisme, pour pouvoir librement faire pression sur Israël? Neutraliser immédiatement aux yeux des américains le sulfureux côté paternel musulman avec l'antidote du côté maternel - l'oncle libérateur des camps de concentrations?)  qui faisait partie d'un réseau de camps où des Juifs étaient réduits à l'esclavage, torturés, abattus et envoyés aux chambres à gaz par le Troisième Reich.
Six millions de Juifs ont été tués - soit un nombre supérieur à celui de toute la population juive d'Israël aujourd'hui. Il est injustifié, ignorant et odieux de nier ce fait. Il est profondément injuste de menacer Israël de destruction, ou répéter de vils stéréotypes sur les Juifs et cela ne sert qu'à évoquer dans l'esprit des Israéliens cette page la plus douloureuse de leur passé et à empêcher de prendre racine la paix à laquelle ont droit les habitants de cette région.

Ceci dit, il est également indéniable que le peuple palestinien, qui regroupe des musulmans et des chrétiens, a souffert en quête d'un territoire. (Etrange formulation, on se bat pour un territoire, on ne "souffre" pas! Le besoin irrépressible de créer une réciprocité avec la souffrance juive vous font dire des absurdités) Depuis plus de soixante ans, il connaît la douleur du déplacement ("déplacement" et non "dislocation" que la traduction de la Maison Blanche a gardé! C'est un faux ami, dislocation en anglais signifie déplacement, en français c'est un véritable démembrement. Déplacement douloureux, oui, et non exil, car un arabe n'est pas en exil dans un pays arabe, ou bien, la Nation Arabe, la Oumma, n'est qu'une fiction). Beaucoup attendent dans des camps de réfugiés (ce ne sont plus les régugiés eux-mêmes qui attendent, mais leurs petits et arrières-petits enfants, dans de véritables villes en fait, que leurs habitants refusent de développer ou de quitter contre indemnisation, par volonté politique délibérée) en Cisjordanie, à Gaza (réfugiés en palestine!) et dans des terres voisines (effectivement, leurs déplacements n'ont pas excédé quelques dizaines de kilomètres, pour s'installer dans d'autres pays de la grande Nation Arabe, d'une région à l'autre de l'ancien empire ottoman) de connaître une vie de paix et de sécurité à laquelle ils n'ont jamais eu le droit de goûter (contrairement à leurs frères qui n'ont pas fuit Israël). Ils subissent au quotidien les humiliations - grandes et petites - qui accompagnent l'occupation. Il n'est pas permis d'en douter : la situation du peuple palestinien est intolérable. L'Amérique ne tournera pas le dos à l'aspiration légitime du peuple palestinien à la dignité, aux chances de réussir et à un État à lui. (Applaudissements)

Depuis des dizaines d'années, une impasse persiste : deux peuples aux aspirations légitimes, chacun marqué par un passé douloureux (parallèle qui trahit la vérité: les Palestiniens ne sont pas des victimes passives, ils souffrent les conséquences des guerres qu'ils ont menées et mènent pour éliminer Israël tandis qu'Israël n'a pas cherché à les éliminer ; les Juifs européens n'ont jamais eu de revendication nationale ni pris les armes contre qui que ce soit) qui rend un compromis insaisissable. Il est aisé de pointer un doigt accusateur : les Palestiniens peuvent attirer l'attention sur le déplacement provoqué par la création d'Israël, (Faux: l'ONU a voté la création de deux Etats, décision acceptée par le mouvement sioniste; c'est en premier lieu la défaite dans la guerre arabe contre la création d'Israël qui l'a provoqué) et les Israéliens peuvent dénoncer l'hostilité et les attaques dont le pays a de tout temps fait l'objet à l'intérieur même de ses frontières et par-delà. Mais si nous examinons ce conflit à travers le prisme de l'une ou de l'autre partie, nos oeillères nous cacheront la vérité : la seule résolution consiste à répondre aux aspirations des uns et des autres en créant deux États, où Israéliens et Palestiniens vivront chacun dans la paix et la sécurité. C'est dans l'intérêt d'Israël, dans l'intérêt de la Palestine (oui, mais de la Palestine future, elle n'existe pas encore, c'est là toute la question, faire comme si elle existait déjà, comme si des terres qui lui appartenaient étaient occupées, est une pure falsification de l'histoire), dans l'intérêt de l'Amérique, dans l'intérêt du monde. C'est pourquoi je compte personnellement poursuivre un tel aboutissement avec toute la patience et le dévouement qu'exige cette tâche. (Applaudissements) Les obligations qu'ont acceptées les parties en vertu de la Feuille de route sont claires. Pour que règne la paix, il est temps que les parties - et que nous tous -se montrent à la hauteur de leurs responsabilités.

Les Palestiniens doivent renoncer à la violence. La résistance sous forme de violence et de massacre n'aboutira pas. Les Noirs en Amérique ont souffert du fouet quand ils étaient esclaves et de l'humiliation de la ségrégation. (Comparaison révoltante et totalement hors sujet. Le but de cette violence est au mieux l'obtention de leur indépendance, au pire l'élimination physique des Juifs dont leur droit à un Etat n'est pas reconnu, et non l'obtention de droits égaux dans un même Etat coupable d'une "ségrégation" ou d'un "apartheid" chers à votre ami Jimmy Carter) Mais ce ne fut pas la violence qui leur a finalement permis d'obtenir l'égalité des droits dans son intégrité. Ce fut la persévérance ferme et pacifique pour les idéaux au coeur même de la création de l'Amérique. Cette même histoire (tous pareils, toujours la même histoire…) peut être racontée par des peuples de l'Afrique du sud à l'Asie du sud ; de l'Europe de l'est à l'Indonésie. C'est une histoire avec une simple vérité : la violence ne mène nulle part. (Non, dans le cas d'une authentique lutte de libération nationale d'un joug colonial ou impérial, la lutte armée - non le terrorisme qui est l'agression de civils sans défense - peut être justifiée, comme le montre l'histoire américaine elle-même et comme l'ont montré les combats de l'ANC en Afrique du Sud...)  Lancer des roquettes contre des enfants israéliens endormis ou tuer des vieilles femmes dans un autobus, n'est pas un signe de courage ni de force. Ce n'est pas de cette manière que l'on revendique l'autorité morale ; c'est ainsi qu'on l'abdique.

Le moment est maintenant venu pour les Palestiniens de se concentrer sur ce qu'ils peuvent bâtir. L'Autorité palestinienne doit développer ses capacités de gouverner avec des institutions qui répondent aux besoins de son peuple. Le Hamas jouit du soutien de certains Palestiniens (? Il a obtenu la majorité aux législatives palestiniennes!), mais il doit aussi reconnaître ses responsabilités. Il doit jouer un rôle pour réaliser les aspirations des Palestiniens et unir le peuple palestinien. (Finis l'OLP et le gouvernement Abbas pour les USA? Il aurait fallu parler d'un gouvernement d'union. Obama ouvre apparemment la voie à un dialogue avec les mouvements islamistes) Hamas doit mettre fin à la violence, reconnaître les accords passés et reconnaître le droit à l'existence d'Israël. (Oui, mais comment fait-on pour l'y amener? Le Hamas ne sera plus alors le Hamas)

En même temps, Israël doit reconnaître que tout comme le droit à l'existence d'Israël ne peut être nié, il en est de même pour la Palestine (non, nier le droit à l'existence d'un Etat qui existe depuis 60 ans n'est pas la même chose que celui d'un Etat qui n'a encore jamais existé et se définit surtout comme négation du premier).
Les États-Unis n'acceptent pas la légitimité de la poursuite des implantations israéliennes (continued Israeli settlements). (Applaudissements) Ces constructions constituent une violation des accords passés et portent préjudice aux efforts de paix. Le moment est venu pour que ces colonies cessent. (Applaudissements)

Israël doit aussi honorer ses obligations et assurer que les Palestiniens puissent vivre, travailler et développer leur société. Tout comme elle ravage les familles palestiniennes, la continuation de la crise humanitaire à Gaza (non, il n'y a pas de crise humanitaire à Gaza, tous les biens de première nécessité entrent depuis Israël bien qu'elle continue à être bombardée. Si c'était le cas, pourquoi l'Egypte garde-t-elle sa frontière avec ses frères de Gaza hermétiquement bouclée?) ne sert pas à promouvoir la sécurité d'Israël, l'absence persistante de chances de réussite en Cisjordanie non plus. Des améliorations dans la vie de tous les jours du peuple palestinien doivent constituer une partie cruciale de la feuille de route pour la paix.

Enfin, les États arabes doivent reconnaître que l'initiative arabe de paix a été un début important, mais non la fin de leurs responsabilités. Le conflit israélo-arabe ne devrait plus être utilisé pour distraire les populations des États arabes des autres problèmes (bien dit). Il doit au contraire servir de raison pour aider les populations palestiniennes à développer les institutions qui permettront d'asseoir leur État ; à reconnaître la légitimité d'Israël ; et à opter pour le progrès au lieu de se polariser de manière autodestructive sur le passé.
L'Amérique alignera ses politiques avec ceux qui veulent la paix. Nous dirons en public ce que nous dirons en privé aux Israéliens, aux Palestiniens et aux Arabes. (Applaudissements) Nous ne pouvons pas imposer la paix. Mais en privé, de nombreux Musulmans reconnaissent qu'Israël ne disparaîtra pas ; de même, de nombreux Israéliens reconnaissent la nécessité d'un État palestinien. Le moment est venu de prendre une initiative, sur ce que tous savent être vrai.

Trop de larmes ont coulé. Trop de sang a été versé. Nous avons tous la responsabilité d'oeuvrer pour le jour où les mères d'Israéliens et de Palestiniens pourront voir leurs enfants grandir sans peur ; où la terre sainte des trois grandes religions (pourquoi toutes ces contrevérités, diable? La Terre Sainte de l'Islam est l'Arabie, la notion même de terre sainte est chrétienne, et pour les Juifs c'est la Terre d'Israël tout simplement. Ce syncrétisme religieux à tout prix vous fait dire des absurdités) sera ce lieu de paix que Dieu avait voulu ; où Jérusalem sera un lieu de résidence sûr et permanent pour les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans et un lieu où tous les enfants d'Abraham pourront se côtoyer dans la paix comme dans l'histoire d'Israh, (Applaudissements), - comme dans l'histoire d'Israh, dans laquelle Moïse, Jésus et Mohammed (que la paix soit avec eux) se sont joints dans la prière, (voyage nocturne de Mahomet à la mosquée lointaine sur la jument ailée, Bourak. C'est un mythe destiné à légitimer la prophétie de Mahomet et en faire le "sceau des prophètes" dont la prophétie contient celle de tous ses prédécesseurs. C'est le fondement théologique de l'impérialisme musulman. Il est lamentable que vous, le président des USA, donnez l'impression d'y accorder foi. Comment pouvez-vous accepter en tant que chrétien, que Jésus soit traité en prophète mort?). (Applaudissements)

La troisième source de tension est nos intérêts en commun à l'égard des droits et des responsabilités des États concernant les armes nucléaires.
Cette question a constitué une source de tension entre les Etats-Unis et la République islamique d'Iran. Pendant de nombreuses années, l'Iran s'est défini en partie par son opposition à mon pays et il existe en effet un passé tumultueux entre nos deux pays. En pleine Guerre froide, les États-Unis ont joué un rôle dans le renversement d'un gouvernement iranien démocratiquement élu. Depuis la révolution islamique, l'Iran a joué un rôle dans la prise d'otages et dans des actes de violence à l'encontre des troupes et des civils américains. Cette histoire est bien connue. Plutôt que de rester emprisonné par le passé, j'ai dit clairement au peuple et aux dirigeants iraniens que mon pays est prêt à aller de l'avant. La question qui se pose maintenant n'est pas de savoir à quoi l'Iran s'oppose (l'existence de l'Etat d'Israël par exemple), mais plutôt quel est l'avenir qu'il souhaite bâtir ("un monde sans sionisme" selon le congrès à ce nom qui a eu lieu à Téhéran en 2005).
Je comprends qu'il sera difficile de surmonter des décennies de méfiance, mais nous allons procéder avec courage, rectitude et fermeté. Il y aura de nombreux problèmes à examiner entre nos deux pays et nous sommes disposés à aller de l'avant sans conditions préalables, sur la base d'un respect mutuel. Mais il est clair pour tous ceux préoccupés par les armes nucléaires que nous sommes arrivés à un tournant décisif. Ce n'est pas simplement dans l'intérêt des États-Unis, c'est pour empêcher une course aux armes nucléaires susceptible d'entraîner cette région sur une voie extrêmement dangereuse .
Je comprends ceux qui protestent contre le fait que certains pays possèdent des armes (Israël) que d'autres ne possèdent pas. Aucun État ne devrait décider et choisir qui sont les pays à avoir des armes nucléaires (tel que l'Iran par exemple). C'est pourquoi je réaffirme fermement l'engagement de l'Amérique à vouloir un monde dans lequel aucun pays ne possède d'armes nucléaires (c'est un vœu pieu bon pour un prêche de curé. L'Amérique va-t-elle montrer l'exemple en démantelant son arsenal? Il faudrait un unique Etat mondial pour pouvoir faire disparaître l'équilibre de la terreur. En attendant il serait sage de ne pas mettre tous les Etats dans le même sac et distinguer les démocraties pacifiques qui ont l'arme nucléaire à fin défensive, de dictatures qui ont une idéologie agressive). (Applaudissements) Et chaque pays, y compris l'Iran, (gorgé de pétrole qu'il ne parvient pas à raffiner) devrait avoir le droit d'avoir accès à l'énergie nucléaire pacifique s'il respecte ses engagements dans le cadre du Traité de non-prolifération nucléaire. Cet engagement est au coeur du Traité et il doit être pris par tous ceux qui y souscrivent pleinement. J'espère que tous les pays de la région pourront partager cet objectif.

Le quatrième point que je vais aborder est la démocratie. (Applaudissements)
Je sais - je sais qu'il y a eu une polémique, au cours des récentes années, au sujet de la promotion de la démocratie et qu'une grande partie de cette controverse est liée à la guerre en Irak. Par conséquent, permettez-moi de le dire clairement : aucun système de gouvernement ne peut ou ne devrait être imposé par un pays à un autre.
Toutefois, cela ne diminue pas mon engagement à l'égard des gouvernements qui reflètent la volonté du peuple. Chaque nation donne naissance à ce principe de sa propre manière, en fonction des traditions de son propre peuple. L'Amérique ne prétend pas savoir ce qui est le mieux pour tout et chacun, tout comme nous ne voudrions pas prétendre décider des résultats d'une élection pacifique (des mots, toujours des mots, voir les dernières élections libanaises: Joe Biden fait dépendre le soutien américain au Liban du résultat des élections, deux semaines avant leur échéances, ce qui ne manquera pas d'empoisonner la politique d'un pays au bord de la guerre civile... Si on s'ingère, il faut l'assumer. Mais cela rappellerait le style Bush). Mais j'ai la ferme conviction que tous les peuples aspirent à certaines choses : la possibilité de s'exprimer et d'avoir une voix dans la façon dont ils sont gouvernés ; la confiance en l'État de droit et l'application équitable de la justice ; un gouvernement qui est transparent et qui ne vole pas ce qui appartient à son peuple ; la liberté de vivre selon leur choix. Il ne s'agit pas simplement d'idéaux américains, il s'agit des droits de l'homme et c'est pourquoi nous les encouragerons dans le monde entier. (Applaudissements)
C'est vrai, il n'y a pas de route directe pour honorer cette promesse. Mais une chose est claire, les gouvernements qui défendent ces droits sont à terme plus stables, meilleurs et plus en sécurité. La suppression des idées ne réussit jamais à les éliminer. L'Amérique respecte la liberté d'expression de tous ceux, dans le monde entier, qui sont pacifiques et respectueux de la loi, même si nous ne sommes pas d'accord avec eux. Nous accueillerons tous les gouvernements élus pacifiques - à condition qu'ils gouvernent en respectant toutes leurs populations.
Ce point est important car il y a ceux qui encouragent la démocratie uniquement lorsqu'ils ne sont pas au pouvoir ; et une fois au pouvoir ils sont sans scrupules dans la suppression des droits d'autrui (le Hezbollah, le FIS, les partis islamistes sont prévenus : nous interviendrons dans les élections.
- Obama, je pense que c'est un tort. Si un peuple veut une dictature, un Etat terroriste, il faut l'en laisser assumer les conséquences. Celles d'une intervention extérieure seront encore plus graves
). (Applaudissements) Quel que soit là où il prend forme, le gouvernement du peuple et par le peuple est le seul étalon par lequel on mesure tous ceux qui sont au pouvoir : il faut conserver le pouvoir par le consentement du peuple et non la coercition ; il faut respecter les droits des minorités et participer, dans un esprit de tolérance et de compromis ; il faut mettre les intérêts du peuple et le déroulement légitime du processus politique avant ceux de son parti. Sans ces ingrédients, les élections ne créent pas une vraie démocratie à elles seules.
Un membre du public : Barack Obama, on vous aime !
Président Obama : Je vous remercie. (Applaudissements)

Le cinquième point que nous allons aborder ensemble est celui de la liberté de religion.
L'Islam a une tradition de tolérance dont il est fier. Nous le constatons dans l'histoire de l'Andalousie et de Cordoue pendant l'Inquisition. Je l'ai constaté de première main pendant mon enfance en Indonésie, où des Chrétiens dévots pratiquaient ouvertement leur religion dans un pays à prépondérance musulmane (c'est vrai, là où il a dominé, l'Islam a su être tolérant, contrairement au christianisme). C'est cet esprit qu'il nous faut aujourd'hui. Les habitants de tous les pays doivent être libres de choisir et de vivre leur religion d'après leur conviction d'esprit, de coeur et d'âme (Obama, vous savez très bien que l'islam enseigné à Al-Azhar et ailleurs condamne à mort ceux qui – comme vous-même de son point de vue – ont commis le crime d'apostasie). Cette tolérance est essentielle pour que la religion puisse s'épanouir, or elle est assaillie de plusieurs façons différentes.
Parmi certains musulmans, on constate que certains ont malheureusement tendance à mesurer leur propre croyance à l'aune du rejet des croyances d'autrui. ("Indiques-nous le chemin droit, Celui de ceux que Tu as comblé de Ta grâce, Non pas celui de ceux qui encourent Ta colère (les juifs), Ni celui des égarés (les chrétiens)." Obama a "entendu" mais n'a pas compris Al-Fatiha, la prière principale de l'islam répétée 17 fois par jour, première sourate du Saint Coran. L'explication entre-parenthèse est celle des principaux commentateurs classiques. Voir aussi Coran 2:87-90 et 5:72) Il faut soutenir la richesse de la diversité religieuse, que ce soit pour les Maronites au Liban ou les Coptes en Égypte. (Applaudissements) Et pour être francs, il faut aussi mettre fin aux divergences entre les musulmans, car les divisions entre les sunnites et les chiites ont provoqué des violences tragiques, tout particulièrement en Irak.
La liberté de religion joue un rôle crucial pour permettre aux gens de vivre en harmonie. Nous devons toujours examiner les façons dont nous la protégeons. Aux États-Unis, par exemple, les musulmans ont plus de mal à s'acquitter de l'obligation religieuse de la zakat étant donné les règles relatives aux dons de bienfaisance (qui financent le Hamas). C'est pour cette raison que je suis résolu à oeuvrer avec les musulmans américains pour leur permettre de s'acquitter de la zakat.
De même, il importe que les pays occidentaux évitent d'empêcher les musulmans de pratiquer leur religion comme ils le souhaitent, par exemple, en dictant ce qu'une musulmane devrait porter (n'est-ce pas la France… En Israël les musulmanes s'habillent comme elles – ou leur père ou mari - le veulent). En un mot, nous ne pouvons pas déguiser l'hostilité envers la religion sous couvert de libéralisme.
De fait, la foi devrait nous unir. C'est pour cette raison que nous sommes en train de créer de nouveaux programmes de service communautaire en Amérique qui réunissent des chrétiens, des musulmans et des juifs. C'est également pour cette raison que nous nous réjouissons des initiatives telles que le dialogue interreligieux du roi Abdallah d'Arabie Saoudite et le leadership de la Turquie dans l'Alliance des civilisations (quelle  farce! Le but des Saoudiens et des Turcs est de faire admettre par l'ONU une relativisation culturelle des droits de l'homme et des principes démocratiques. Obama se déclare donc prêt à ce sacrifice, pour "renforcer le camp des modérés"). À travers le monde, nous pouvons transformer le dialogue en un service interreligieux de sorte que les ponts entre les êtres humains mènent à des actions en faveur de notre humanité commune, que ce soit pour lutter contre le paludisme en Afrique ou pour fournir des secours après une catastrophe naturelle (L'humanitaire est sacré religion universelle. L'hypocrisie va continuer de plus belle: d'une main on exploite le tiers-monde et maintient ses dictatures, de l'autre on accorde quelque miettes pour se donner une apparence humaine).

La sixième question - la sixième question dont je veux parler porte sur les droits des femmes.
(Applaudissements) Je sais - je sais, et vous pouvez le voir d'après ce public - que cette question suscite un obama_and_muslim_women1sain débat. Je rejette l'opinion de certains selon laquelle une femme qui choisit de se couvrir la tête (le problème n'est pas là, mais dans la contrainte. J'aurais parlé des crimes d'honneur très courants en Egypte, dans l'autonomie palestinienne et dans le reste du monde musulman, y compris chez les Arabes israéliens. Mais ne parlons pas des vraies questions qui pourraient déranger les "modérés") est d'une façon ou d'une autre moins égale, mais j'ai la conviction qu'une femme que l'on prive d'éducation est privée d'égalité. (Applaudissements) Et ce n'est pas une coïncidence si les pays dans lesquels les femmes reçoivent une bonne éducation connaissent bien plus probablement la prospérité.
Je tiens à préciser une chose : les questions relatives à l'égalité des femmes ne sont absolument pas un sujet qui concerne uniquement l'Islam. En Turquie, au Pakistan, au Bangladesh et en Indonésie, nous avons vu des pays à majorité musulmane élire une femme à leur tête, tandis que la lutte pour l'égalité des femmes continue dans beaucoup d'aspects de la vie américaine, et dans les pays du monde entier (eh oui, nous aussi on est des vrais machos, on n'est pas mieux, je ne vous fais pas la leçon!).
Je suis convaincu que nos filles peuvent offrir une contribution à la société tout aussi importante que nos fils (Applaudissements)et que notre prospérité commune sera favorisée si nous utilisons les talents de toute l'humanité, hommes et femmes. Je ne crois pas que les femmes doivent faire les mêmes choix que les hommes pour assurer leur égalité, et je respecte celles qui choisissent de suivre un rôle traditionnel. Mais cela devrait être leur choix (comme s'il était possible de vivre avec un seul salaire, même dans un pays riche). C'est pour cela que les États-Unis oeuvreront en partenariat avec tout pays à majorité musulmane pour améliorer l'alphabétisation des filles. Nous aiderons aussi les jeunes femmes à faire la transition de l'école au monde du travail par l'intermédiaire du microfinancement qui permet aux gens de réaliser leurs rêves. (Applaudissements)

Finalement, je veux parler de notre intérêt commun à favoriser le développement et les opportunités économiques (maintenant parlons de votre porte-monnaie, j'ai gardé le meilleur pour la fin, l'ultime et plus douce récompense. On veut tous la même chose, hein!).
Je sais que pour beaucoup, la mondialisation présente des aspects contradictoires. Internet et la télévision peuvent transmettre dans les foyers des connaissances et des informations, mais également une sexualité vulgaire et une violence gratuite (que c'est immoral! Vous voyez, ô musulmans, nous avons les mêmes valeurs...). Le commerce peut s'accompagner de nouvelles richesses et opportunités, mais aussi de grands bouleversements et de changements au niveau communautaire. Dans tous les pays, y compris en Amérique, ce changement provoque la peur (alors n'ayez pas honte, ô braves musulmans, nous aussi on a peur du progrès et de ses richesses!). La peur que la modernité signifie la perte du contrôle de nos choix économiques, de nos décisions politiques et, il s'agit d'un élément encore plus important, de notre identité, c'est-à-dire des choses qui nous attachent à notre communauté, notre famille et notre foi. (alors n'ayez pas peur d'entrer dans ma mondialisation, c'est normal d'être inquiets, au début on se sent perdus)
Mais je sais aussi qu'on ne peut pas empêcher le progrès humain (maktub, c'est le destin, on n'y peut rien!). Le développement et la tradition ne sont pas nécessairement contradictoires. Des pays comme le Japon et la Corée du Sud ont connu une prodigieuse croissance économique tout en conservant leur culture distincte. Il en va de même pour les progrès remarquables au sein de pays à majorité musulmane, de Kuala Lumpur à Dubaï. Par le passé et de nos jours, des communautés musulmanes ont été à la pointe de l'innovation et de l'éducation.
Ceci est important car aucune stratégie de développement ne peut se fonder uniquement sur ce que produit la terre et elle ne peut être durable si les jeunes n'ont pas de travail. De nombreux pays du Golfe se sont énormément enrichis grâce au pétrole et certains commencent à concentrer leurs ressources sur un développement plus large. Mais nous devons tous garder à l'esprit que l'éducation et l'innovation seront la monnaie d'échange du 21e siècle. (Applaudissements) Dans trop de communautés musulmanes, le sous investissement en ces domaines persiste. J'attire l'attention sur cette réalité dans mon propre pays (et oui, chez nous aussi... ). Et à la différence du passé pendant lequel l'Amérique se concentrait sur le pétrole et le gaz, s'agissant de cette partie du monde, nous chercherons désormais à agir dans des domaines plus variés (maintenant nous allons aussi exploiter vos gisements de main d'oeuvre et de talents bon marché...).

Dans le domaine de l'éducation, nous allons élargir les programmes d'échange et augmenter les bourses, comme celle qui a permis à mon père de venir en Amérique (vous aussi, vous pourriez avoir un fils président de l'Amérique), (Applaudissements) tout en encourageant davantage d'Américains à étudier dans des dictatorcommunautés musulmanes.

Gravure sur bois: Antonio Henrique Abreu Amaral

Nous offrirons à des étudiants musulmans prometteurs des stages aux États-Unis ; nous investirons dans l'enseignement en ligne destiné aux enseignants et aux enfants à travers le monde ; et nous créerons un nouveau réseau informatique qui permettra à un jeune du Kansas de communiquer instantanément avec un jeune du Caire (allez, soyez branchés, branchez-vous sur nous!).

Dans le domaine du développement économique, nous créerons un nouveau corps de volontaires des milieux d'affaires qui formeront des partenariats avec des homologues de pays à majorité musulmane. Je vais aussi accueillir un Sommet sur l'entreprenariat cette année pour trouver les moyens d'approfondir les liens entre les leaders du monde des affaires, les fondations et les entrepreneurs sociaux des États-Unis et des communautés musulmanes à travers le monde.

Dans le domaine des sciences et des technologies, nous établirons un nouveau fonds pour appuyer le développement technologique dans les pays à majorité musulmane et pour aider à concrétiser commercialement des idées pour qu'elles créent des emplois. Nous ouvrirons des centres d'excellence scientifiques en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est, et nous nommerons de nouveaux émissaires pour les sciences chargés de collaborer à des programmes qui mettront au point de nouvelles sources d'énergie, créeront des emplois verts, numériseront les registres et archives, purifieront l'eau et produiront de nouvelles cultures. Dans le domaine de la santé au niveau mondial, j'annonce aujourd'hui une nouvelle initiative avec l'Organisation de la conférence islamique pour éradiquer la polio et nous intensifierons nos partenariats avec des communautés musulmanes pour améliorer la santé maternelle et infantile.
Tout cela doit être accompli en partenariat. (A oui, il faut du partenariat, sinon tout cela aurait l'air d'une colonisation dorée. Et puis c'est vous qui financerez, nous les américains sommes déjà bien endettés...) Les Américains sont prêts à se joindre aux citoyens et gouvernements, aux organisations communautaires, aux dirigeants religieux et aux entreprises dans les communautés musulmanes du monde entier afin d'aider nos populations à améliorer leur vie.

Il ne sera pas facile de régler les questions dont je viens de parler. Mais nous avons la responsabilité de nous unir pour réaliser le monde auquel nous aspirons, (prions mes frères pour que ce monde arrive) un monde où les extrémistes ne menacent plus notre pays et où les soldats américains sont rentrés chez eux, un monde où les Palestiniens et les Israéliens vivent chacun en sécurité dans un État qui leur est propre (où le loup et l'agneau paîtront ensemble)  et où l'énergie nucléaire est utilisée à des fins pacifiques (les panneaux solaires, c'est encore plus sûr), un monde où les gouvernements servent les intérêts de leurs citoyens et où les droits de tous les enfants de Dieu sont respectés. Tel est le monde auquel nous aspirons et nous n'y parviendrons qu'ensemble (car hors l'Amérique, point de salut).

Je sais qu'un grand nombre de gens - musulmans et non musulmans - se demandent si nous arriverons vraiment à prendre ce nouveau départ. Certains veulent attiser les flammes de la division et entraver le progrès. Certains suggèrent que ça ne vaut pas la peine ; ils avancent qu'il y aura fatalement des désaccords et que les civilisations finissent toujours par s'affronter. Beaucoup plus ont tout simplement des doutes (il y en a qui se demandent si l'american way of life c'est si bien, avec ces histoires de lycéens qui massacrent leurs camarades de classe, ces histoires de SIDA, de réchauffement climatique... ). Il y a tellement de peur, tellement de méfiance qui se sont accumulées avec les ans (je vous comprend, à voir les Marines débarquer dans le région presque tous les ans... ). Mais si nous choisissons de nous laisser enchaîner par le passé, nous n'irons jamais de l'avant. Je veux particulièrement le déclarer aux jeunes de toutes les fois et de tous les pays, plus que quiconque, vous avez la possibilité de ré-imaginer le monde, de refaire le monde (faites comme moi en ce moment! ).
Nous partageons tous cette planète pendant un court instant. À nous de décider si nous passons ce temps à nous concentrer sur ce qui nous sépare ou si nous nous engageons à faire ce qu'il faut - de façon soutenue - pour trouver un terrain d'entente, pour nous concentrer sur l'avenir que nous désirons pour nos enfants, et pour respecter la dignité de tous les êtres humains.
world_domination_tourTout ceci n'est pas simple. Il est plus facile de se lancer dans une guerre (c'est bien vrai, regardez la liste des nôtres) que de faire la paix. Il est plus facile de blamer autrui que de s'examiner soi-même ; il est plus facile de voir ce qui nous distingue, plutôt que ce que nous avons en commun. Mais il faut choisir le bon chemin, et non le plus facile. Il y a une règle essentielle qui sous-tend toutes les religions : celle de traiter les autres comme nous aimerions être traités (ô frère Obama, que c'est beau ce que tu dis! Mais notre Hillel, dans le Talmud, a préféré dire: "Ne fais pas à ton prochain ce que tu déteste pour toi-même." C'est moins "interventioniste", notre prochain à parfois envie d'être traité autrement, ou qu'on ne lui fasse pas du bien, qu'on le laisse tranquille, tout simplement). Cette vérité transcende les nations et les peuples. C'est une croyance qui n'est pas nouvelle, qui n'est ni noire ni blanche ni basanée, qui n'est ni chrétienne ni musulmane ni juive. C'est une foi qui a animé le berceau de la civilisation et qui bat encore dans le coeur de milliards d'êtres humains. C'est la foi dans autrui (non, c'est la foi en moi-même et ma capacité de bienfaiteur à "traiter" les autres) et c'est ce qui m'a mené ici aujourd'hui.
Nous avons le pouvoir de construire le monde auquel nous aspirons, mais seulement si nous avons le courage de prendre un nouveau départ, en gardant à l'esprit ce qui a été écrit.

Le Saint Coran nous dit : 'Ô hommes! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez."
Le Talmud nous dit : " Toute la Torah a pour objectif de promouvoir la paix. "
La Bible (pas "Les Saintes Ecritures" par exemple, ce sera pour un public chrétien… mais on dira que je chipote) nous dit : " Bienheureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu. " (Peut être vous-même ô Obama?)
Les habitants du monde peuvent cohabiter en paix. Nous savons que telle est la vision de Dieu. C'est maintenant notre tâche sur cette Terre. Je vous remercie et que la paix de Dieu soit avec vous. (La formule est adaptée de l'arabe. Amine!) (Applaudissements).

31 mai 2009

Répétez après moi: Deux Etats!

Répétez encore: Deux Etats!

A force de répéter, comme dans la méthode Coué, cela va peut être devenir vrai? Obama, les Européens, et même le Pape il y a quelques semaines, tout le monde tourné vers Jérusalem implore en coeur : Deux Etats, deux Etats!

J'avoue, je ne comprend pas. Tous font comme si l'Autorité palestinienne et le Hamas n'étaient pas en guerre civile.

Je ne vois vraiment pas - avec la meilleure des volontés pacifistes de quelqu'un qui est convaincu de la nécessité d'un Etat palestinien - comment procéder au vu de la situation. En toute logique, si Israël signait avec Abbas ce n'est pas un Etat qui serait créé, mais deux: un satellite iranien islamique à Gaza et un Banthoustan pro-occidental palestinien en Cisjordanie qui ne tardera pas à tomber lui aussi sous la coupe des islamistes.

Tous disent : Négociez avec les Palestiniens", mais de quels Palestiniens parlent-ils? Et si la majorité des Palestiniens n'en veulent pas de la solution à deux Etats? Comment le savoir puisqu'à cause de leur guerre civile "les Palestiniens" n'ont pas tenu d'élections. Le Hamas a eu la majorité au parlement; Mahmoud Abbas ne représente plus que lui-même et les intérêts économiques de son fils Yasser, face à la gronde montante de l'OLP auquel il n'a pas fait assez de place dans son gouvernement.

Il faudrait au moins la formation d'un gouvernement d'union nationale et la tenue de nouvelles élections. Cela est extrêmement improbable, à moins que les iraniens ne prennent peur. Et puis le Hamas a toutes les chances de remporter le suffrage...

Le lien que fait l'administration Obama entre processus de paix et soutien face au nucléaire iranien a tout du chantage révoltant! Il fait des Américains les complices du terrorisme iranien, d'autant plus que la République des Mollahs bloque toute négociation avec les Palestiniens par l'intermédiaire de leur marionnette de Gaza. Sur fond de passé musulman d'Obama, cela ne fait pas très convenable...

Ou plutôt si, à réflexion fait, j'ai bien peur de comprendre. Car quelque chose ne colle pas:

annapolis_mirageObama n'est certainement pas un idiot. Il sait très bien que la création d'un Etat palestinien est impossible en ce moment. A preuve le précédent gouvernement qui, malgré toutes les embrassades d'Olmert avec Abbas et ses trémolos sur la nécessité de la création d'un Etat palestinien, n'a rien pu entreprendre. Les USA eux-mêmes ont défini le Hamas comme mouvement terroriste et se refusent à tout contact avec lui!

Etant donné que le processus de paix avec les Palestiniens est bloqué, Obama pourra en prétexter pour se dédouaner et se débarrasser du fardeau d'une attaque sur l'Iran. Netanyahou n'a pas voulu des "deux Etats"? Et bien qu'il se débrouille tout seul avec Ahmedinejad! Il n'est plus question de se mettre à dos le monde musulman. Là est l'essentiel: réparer les conséquences désastreuses de la politique Bush junior et rétablir des relations chaleureuses entre USA et monde arabo-musulman. Peu importe si la mise en scène est surréaliste au possible et si Israël y joue le rôle du vilain garnement.

Netanyahou est-il dans le coup? Probablement. Que lui en aurait-il couté de prononcer les trois motsolmert_abbas_1811_A_aap_1226969161 fatidiques "two states solution"? Rien. Même Lieberman n'aurait pas bronché. Bibi l'a d'ailleurs lui-même reconnu: tout cela n'est rien d'autre qu'une affaire de sémantique: quelle différence entre l'autonomie élargie qu'il propose, et l'Etat palestinien démilitarisé et aux frontières sous contrôle souhaité par Barack Obama? Rien. Et puis tant que le Hamas bloque la situation et qu'Abbas n'est pas prêt à reconnaître le "caractère juif" - c'est à dire non-envahissable - de l'Etat d'Israël, où est le risque?

En échange Obama a pu lui proposer le soutien logistique discret des USA. Et encore plus discrets, ceux de l'Egypte et des Saoudiens.

Alors Bibi peut jouer un peu les méchants. Cela ne le dérange pas. A en voir son sourire en coin plus marqué que jamais, il en jouit!

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Tara Todras-Whitehill/Associated Press

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AFP/GETTY

10 mai 2009

Bienvenue en Terre d'Israël

Une amie m'a proposé, avec quelques amis, d'être interviewé pour FR3 à propos de la visite du pape qui arrivera demain à Jérusalem.

La journaliste nous a demandé comment les israéliens voient ce pape. Je ne sais pas ce qui en sera diffusé (ce soir à 19h et demain à 13h). La télévision étant un écran superficiel - comme son nom l'indique - éloigné d'une vision réelle, je vais m'expliquer sur internet - comme son nom l'indique - de façon plus intime, entre-nous.

PapProposExplosifsJ'attend de cette visite qu'elle soit pour le Catholicisme une occasion de rupture d'avec le totalitarisme religieux.

Propos Explosifs?

J'espère que le pape et les pélerins qui commencent à affluer regardent Israël autour d'eux, et non la "Terre sainte" des images pieuses. Qu'ils voient la coexistence amicale, paisible et active des Juifs et des Arabes dans ce pays, telle que je la vis au jour le jour. Je leur dit: Voyez la tolérance religieuse totale qui règne ici comme jamais elle a régné, dans les églises, les mosquées et les synagogues de Jérusalem!

Donc je dis au Pape : Bienvenue en Terre d'Israël, terre de tolérance mutuelle, et non " bienvenue en Terre Sainte", si c'est la terre des croisades; ne venez pas non plus en "Terre de Palestine" si c'est terre du Jihad. Pour nous la  terre n'est pas sainte par elle-même, ne vaut pas le sacrifice d'une vie; bien au contraire, c'est ici à Jérusalem qu'Abraham a mis fin au sacrifice humain. La terre promise est tout au plus "Eretz ha-kodesh", "Terre de sainteté", celle que l'homme lui confère par le culte qu'il y rend à Dieu.

Je lui dis encore: Rompez avec le totalitarisme religieux, lequel vous partagez avec l'Islam! Il faut en finir avec le "hors de l'église point de salut".

Annulez donc votre autorisation de cette prière en latin du Vendredi Saint qui appelle les Juifs à reconnaître Jésus! Vous ne pouvez pas dire qu'il y a eu erreur, comme dans l'annulation de l'excommunication du prêtre négationiste, le pape doit connaître son missel! Entre l'unité avec les intégristes et la paix avec les Juifs, il faut choisir! Car que signifie "reconnaître Jésus" si ce n'est se convertir au christianisme? Jésus, selon les évangiles, ne demande rien d'autre à ses frères que ce que demande tout rabbin: soyez de bons juifs, faites la volonté de notre Père, accueillez son Royaume, qu'il vienne tout de suite.

benedictxvi_haltEt j'ajouterais: Vous qui êtes allemand et avez été jadis membre des Jeunesses Hitlériennes, vous devez être celui qui prend le plus de distances avec le poison du négationisme.

Benoît XVI à Auschwitz - 28 mai 2006.

L'Eglise de Vatican II était dans la bonne voie, ne remettez pas cela en cause! Elle reconnaît que l'Alliance de Dieu avec son premier-né Israël n'est pas révoquée; Il pardonne à son peuple, ne remet pas en cause ses promesses, y compris celle de la Terre. Il ne remplace pas la première Alliance par une nouvelle, mais élargit celle-ci pour y faire entrer tous les peuples païens. Si l'Eglise montre l'exemple en reconnaissant l'Election d'Israël, alors l'Islam pourra suivre aussi et la paix deviendra possible.

Renoncez à la béatification de Pie XII! Certes il a probablement sauvé beaucoup de Juifs, comme s'était son devoir, mais n'en a pas fait sa priorité, laquelle était la défense de l'Eglise dans la lutte contre le communisme. Son refus de condamner publiquement et explicitement l'extermination des Juifs durant la Shoa, le maintien des relations diplomatiques entre le Vatican et l'Etat nazi pour ménager l'épiscopat allemand, ne peuvent en faire un saint. S'il avait dit les mots qu'il faut, peut-être moins de catholiques allemands ou polonais auraient interprété ce qu'ils voyaient comme la punition divine du déicide, ou du "ne pas avoir reconnu Jésus".

La canonisation de Pie XII serait avant tout une façon de dire que l'Eglise a été parfaite pendant la Shoa. Mais face au "Golgotha du monde moderne" - selon les termes du pape Jean-Paul II - Pie XII n'a pas pris de risque en prenant parti au grand jour pour le camp de la victime comme il aurait pu le faire. Par contre les enjeux théologiques pour le christianisme sont clairs:

- Si le peuple de Dieu a été crucifié à Auschwitz, l'arbre de la croix ne cache-t-il pas la forêt des martyrs juifs?

- Que signifie la Passion si tant de Juifs ont beaucoup plus souffert que le Nazaréen?

- Si la Shoa est une Passion moderne, qui est l'Eglise? Rome la chrétienne n'est-elle pas restée malgré tout dans la continuité de la Rome impériale, persécutrice à la fois du Christ et de son peuple?

Palestine_crucifieePalestine crucifiée - revue palestinienne Intifada du 14 décembre 2000

Je rencontre parfois des catholiques qui viennent en visite ici. Ils viennent pour beaucoup soutenir les Palestiniens et sont souvent hostiles envers les Juifs. Pourquoi? Parce qu'à leurs yeux aveuglés par les médias et les apparences extérieures, les Palestiniens sont les victimes sans défense et Israël le puissant agresseur. Le Hamas et l'OLP manipulent habilement le sens chrétien de la miséricorde et de la compassion charitable. Et puis, si les Juifs sont les bourreaux et les Palestiniens le "Peuple souffrant" crucifié, plus de problème théologique!

J'ai vu Jérusalem en 2000-2003 devenir Bagdad. Sans ce mur qui sépare la ville des territoires palestiniens nous réciterions encore en ce moment la litanie des noms des victimes d'attentats tombés chaque jour. Les Palestiniens n'ont pas la vie facile, mais personne ne les menace d'extermination. Ce n'est pas le cas des Israéliens que l'Iran et ses prolongements - Hamas et Hezbollah - veulent et essaient d'éliminer. Les Palestiniens du Hamas restent de ce point de vue fidèles au fondateur de leur nationalisme: Amin Al-Husseini a directement collaboré avec Hitler pour qui il a organisé la Waffen SS musulmane, il était le conseiller de Himmler et de Eichmann pour la Solution Finale. Il a obtenu d'Hitler qu'il déclare illégal le foyer juif en Palestine, empêchant ainsi Hitler de déporter les Juifs au lieu de les massacrer. Les Etats arabes ont eu une responsabilité directe comparable dans la Shoa - contrairement à ce qu'en dit le président iranien - en poussant les Anglais à fermer les portes de la Palestine devant les rescapés de l'Holocauste, avec la publication du fameux "Livre blanc".

En acceptant le Plan de partage de 1947, en reconnaissant l'OLP et en signant les accords d'Oslo, le mouvement sioniste naissant et l'Etat d'Israël mature ont montré qu'ils acceptaient le partage de cette terre. Les sondages récents montrent que la majorité des Israéliens restent favorables à une solution à deux Etats, dans la mesure où elle ne les met pas en danger. Chrétiens, ne vous trompez pas de camp!

800px_Jerusalem_Dome_of_the_rock_BW_10Car sur cette terre doit être réparé le premier crime, celui du fraticide commis par Caïn. C'est là, je le crois fermement, le sens du conflit provoqué par le retour du peuple juif. Il y a ici place pour deux peuples et deux Etats.

Je dis aux chrétiens et aux musulmans: l'élection d'un frère ne nie pas celle de l'autre frère et son rôle complémentaire à découvrir. Notre discours sur D. n'est pas la vérité, il ne reflète que ce que l'humain peut en saisir par son esprit et ses traditions imparfaits. D. est la vérité - sa parole est création - et personne ne peut la saisir ni se l'approprier. Dans cette conception originellement juive se trouve la racine de la vraie tolérance. Méditez-la.

28 avril 2009

Mahmoud Abbas récidive

A la veille du 61e anniversaire de l'indépendance d'Israël Mahmoud Abbas, Président de l'Autorité Palestinienne, nous envoie ses voeux:

MahmoudAbbas"Etat juif, c'est quoi ça? Vous pouvez vous faire appeler comme ça vous plaît, mais moi je ne l'accepte pas et je le dis publiquement".

Le président palestinien Mahmoud Abbas (AFP)

"Vous pouvez-vous faire appeler la République sioniste hébraïque nationale socialiste si ça vous plaît, ça ne me regarde pas. Moi je sais qu'il existe un Etat d'Israël sur les frontières de 1967 et pas un centimètre de plus ou de moins".

Telle a été, selon l'AFP, la réponse de Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, à la demande que lui a fait le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, de reconnaître Israël en tant qu'Etat juif.

Ce n'est pas la première fois que le plus modéré des dirigeants palestiniens associe sionisme et national-socialisme: "Les relations secrètes entre le mouvement sioniste et les dirigeants de l’Allemagne nazie" est le titre de la thèse de doctorat d'Histoire qu'il a soutenu à Moscou en 1980 et qu'il a publié ensuite sous forme de livre. Il n'y lie pas seulement sionisme et nazisme, mais y nie aussi la réalité de la Shoa.

Ce qu'on pouvait attribuer à "un péché de jeunesse" s'avère dans la continuité de toute une vie...

Netanyahou avait simplement déclaré à l'envoyé spécial du président Barack Obama, George Mitchell :"Israël attend que les Palestiniens reconnaissent d'abord Israël comme un Etat juif avant de discuter de deux Etats pour deux peuples".

C'est assez logique: le refus constant des Palestiniens de la définition d'Israël comme "Etat juif" vient de ce qu'ils veulent qu'Israël soit ouvert au "retour des réfugiés" palestiniens, tout en exigeant que leurs territoires soient vidés de leurs Juifs. Voir dans cette définition - quelque soit son caractère problématique - du racisme, voire du nazisme, est une dénégation de l'existence même d'un peuple juif et de son droit à vivre libre dans son propre Etat.

Je nous souhaite bonne fête d'Indépendance!

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